mercredi, 23 novembre 2005

De Manizales a Ipiales, la frontiere equatorienne

Apres Medellin (ville de l'eternel printemps comme ils disent par ici), l'arrivee a Manizales est rafraichissante: 2200m d'altitude dans le brouillard, au pied de volcans culminant a plus de 5000m. Pas de chance pur nous, on ne verra pas ces volcans enneiges du parc Los Nevados, c'est la saison des pluies... On se rabat sur une finca (petit entreprise, par opposition aux grandes "haciendas") de cafe, tenue par Carlos, ingenieur dans le labo national de recherche sur le cafe a la retraite et qui a repris l'exploitation familiale. Ses explications sont passionnantes, tant pour ce qui est du cafe que sur la Colombie en general. Le soir meme on rencontre dans notre hotel un prof d'entomologie avec lequel on continue d'en apprendre sur le pays. Ca change des guides un peu bebetes qui disent des verites un peu trops generales pour etre vraies  (du style la guerilla c'est les mechants et les paramilitaires sont gentils parce qu'ils sont payes par le president). Bref une bonne journee pour la comprehension de la Colombie.

On enchaine par le petit village de Salento, perdu au sud du parc Los Nevados, interessant pour la valle de Cocora qui abrite l'arbre national, un palmier appele palma de cera (wax-palm tree in english). Cet arbre est hallucinant, le tronc doit faire 60cm de diametre pour 40 a 70 metres de hauteur, avec une touffe de feuilles de palmes en haut. Regardez bien la photo de l'album de pres, il y a Celine au pied de l'arbre! Depuis la vallee on s'est attaque au mont moro gacho (3450m), qui a la particularite que son sommet est couvert de jungle de montagne et que du coup on n'y voit rien, d'ou l'interet de monter dessus. Mais evidemment nous on ne le savait pas, et personne ne nous l'avais dit puisque personne ne monte dessus. Heureusement le parcours est interessant, puisqu'on n'a croise personne et qu'on a du manier la boussole et l'alti pour arriver en haut (du moins on croit). A la redescente les gens nous on pris pour des fous, mais n'ont pas manque de souligner qu'on pouvait effectivement randonner dans un coin perdu de Colombie sans etre accompagnes et sans se faire enlever par les FARC (c'est a dire que nous, on ne veut pas etre president de Colombie, ca aide). On dit ca en rigolant, mais les pauvres Colombiens en ont vraiment marre de l'image qui leur colle a la peau, ils sont vraiment tres contents chaque fois qu'ils voient des etrangers. Sinon, Salento c'est aussi le calme de la montagne, des artisans qui font des choses vraiment fabuleuses, on aurait envie de tout ramener a la maison, et un "hotel" de reve: une petite barraque coloree dans un jardin plein de fruits exotiques surplombant directement un reseau de vallees verdoyantes, le top! Cet hotel est tenu par un anglais qui a tenu un poste assez eleve dans une grosse boite pharmaceutique ricaine, directeur informatique pour l'Europe, et qui a tout plaque pour venir s'installer a Salento. L'hotel marchote au point que la balance financiere est a peu pres nulle, mais ils est heureux ici (poor but happy, comme il dit).

Malgre tout ce qui peut nous retenir dans ce petit coin de paradis, on continue vers le sud, direction le site archeologique de San Augustin, classe au patrimoine mondial de l'Unesco. Il s'agit de tas de statues taillees dans la pierre entre -7000 et -3000 avant maintenant, on ne sait pas par qui et encore moins pourquoi. La raison est simple, quand les conquistadores se sont pointes, il n'y avait deja plus personne. Les guides qui s'arrachent les quelques touristes n'ont donc strictement rien a apporter. Les statues sont eparpillees sur plusieurs sites, qu'on a visites moitie a cheval, moitie en jeep. Disons le tout net, autant la nature est belle (cf les photos), autant les statues, bofbof. Quand on en a vu une, on les a toutes vues... On etait dans un autre "hotel" de l'accabit de celui de Salento, un coin de paradis. Le patron francais est en espagne depuis 2 ans et c'est un peruvien un peu special qui tient la boutique: pour lui, l'argent et la religion sont la cause de tous les maux.Promenons nous tout nus en mangeant des fruits en venerant dame nature et ca ira mieux, et fumons des champignons hallucinogenes pour decouvrir notre moi energetique. Ce dernier conseil est pris quasi a la lettre par les 3 israeliens avec qui on partage l'hotel et qui fument joint sur joint toute la journee par ce qu'ici la came coute moins cher que de l'eau.

Etape suivante, Popayan, ville coloniale que nous n'avons pas trouve terrible-terrible en comparaison a Cartagena avec ses remparts et ses couleurs chatoyantes (hein Mathieu D.). Popayan, c'est tout blanc. le temps de soigner la tourista et on prend le bus pour le sud, vers la frontiere equatorienne. Bus de jour, parce qu'apparement la nuit, avec la guerilla c'est pas glop. Et d'ailleurs ca vaut vraiment le coup de le faire de jour, parce que les paysages sont fabuleux, canyons, torrents, volcans, rien ne manque!

Le lendemain a Ipiales, ville frontiere, on visite notre dame de las Lajas: La sainte vierge serait apparue sur un rocher de 40m de haut au fond d'une gorge, et du coup ils y ont construit une superbe eglise par dessus le torrent (cf photos) et c'est devenu un haut lieu de pelerinage Colombien. Des milliers de plaques remerciant la vierge pour les miracles realises jallonnent la paroi le long du chemin menant a l'eglise. Tout le monde a mis sa plaque: des familles, des clubs de foot, des clubs auto, des bataillons d'armee, la police... ca en fait des miracles. Il y a quand meme deux trucs un peu de mauvais gout, une grande image de la tete de Jesus avec le yeux qui clignotent (jusqu'ou s'arreteront-ils???), et des attelles et autres protheses orthopediques entassees pres de l'eglise par des "miracules". Chacun ses gouts.

Debut d'aprem', on passe la frontiere equatorienne, nous voila sains et saufs hors de Colombie. Allez, on vous donne un p'tit conseil, allez-y c'est vraiment un pays fabuleux autant pour les paysages que les gens!

Pour comparer avec le Venez: Le Venezuela, c'est plein d'endroits tres beaux et meme uniques au monde, entrecoupes d'endroits sans interet. Au Venez, les gens sont tres gentils (sauf dans los llanos). En Colombie, les paysages sont tres tres beaux sans interruption (merci les trois cordilleres), et les gens sont les plus gentils qu'on puisse trouver. Voila.

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samedi, 12 novembre 2005

Le bonjour de Pablo

Ca fait maintenant 3 jours qu'on est au pays de Pablo Escobar, a Medellin. Ici ce n'est pas vraiment comme dans les films, la ville est tres moderne meme si les banlieues sont pauvres voire tres pauvres (on voit des mendiants a moitie morts de faim, comme a Cartagena). Medellin est la seule ville de Colombie a avoir un metro, pas souterrain d'ailleurs, et meme un prolongement du metro par un telecabine super top made in Poma qui monte dans les banlieues populaires a flanc de montagne. Si la ville va si bien par rapport au reste de la Colombie, c'est entre autres grace a Pablo qui en plus d'etre baron de la drogue, a aussi ete depute (ou senateur, un truc comme ca) et a beaucoup fait pour sa ville. Ici ils vendent meme des biographies sur ses actes de bienfaisance, ses meurtres et sur la came. Ce cher Pablo est mort depuis une dizaine d'annees, mais la ville n'est sure que depuis un ou deux ans parce qu'il y a eu un accord entre les paramilitaires (comprenez gangs de gamins d'exteme droite avec des flingues qui jouent a la guerre urbaine contre les guerillas de gauche, ou meme entre eux) qui avaient extermine toutes les guerillas du coin et le gouvernement: Amnestie des paras s'ils deposent les armes.

Contrairement a ce qu'on s'imagine, en ce moment on ne se sent pas du tout en insecurite ni en ville ni a la campagne: les gens sont tres sympas, et il y a des militaires partout avec des banderoles "soyez tranquille votre armee est la". Les routes craignos la nuit sont fermees, il n'y a donc finalement pas trop de questions a se poser quand on se deplace.

Le plus marrant c'est qu'avec toutes les bagnoles qui crament en France, vu de Medellin c'est plutot la France qui parait dangereuse...

Pour ce qui est des femmes dont parlaient les gens qu'on a croise, elles se rencontrent surtout la nuit dans les bars. En journee, bof, Medellin n'est pas non plus un elevage de betes a concours Miss Monde, meme si les divers metissages sont plutot reussis.

Voila voila, maintenant on prend nos cliques et nos claques et on enchaine vers le sud, dans les petits bleds de Peirera, Manizales et Armenia avant de visiter Popayan.

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mardi, 08 novembre 2005

Colombie nous voila!

Eh oui on a change de programme... c'etait trop bete de faire un saut de puce a Manaus et ressortir du Bresil aussi sec, on gardera donc ca pour un prochain voyage. Suite a plein de rencontres avec d'autres voyageurs revenant de Colombie et qui en etaient ravis (dont un qui veut absolument y retourner: "ah, les femmes de Medellin" soupirait-il toute la journee), on s'est fait une bonne trentaine d'heures de bus pour arriver a Maracaibo. C'est la deuxieme ville du Venezuela, tout pres de la frontiere Colombienne sur la cote des caraibes. Cette ville est hallucinante, il y fait une chaleur torride, il y a des raffineries partout (le Venez est tres tres riche, pas comme ses habitants, car il est 5eme producteur mondial de petrole et exporte tout aux US), et tout le monde roule dans les vieilles bagnoles americaines deglinguees (on se croirait dans starsky et hutch, ou dans les films avec Charles Bronson). Le lendemain on a passe la frontiere, et on s'est installes dans le parc national Tayrona, appele comme ca a cause des indiens du coin qui vivaient la avant que les conquistadores ne les exterminent. Les plages sont superbes: sable fin et cocotiers, grosses vagues forts courants et recifs de partout, comme dans les films de pirates! en grimpant dans la jungle de montagne on arrive au village de Pueblito, ruines du village Tairona datant de 1500: tres beau et etonnant d'ingeniosite, puisqu'il y avait des aqueducs, un tout a l'egout et tout ce qu'il faut pour drainer l'eau des pluies diluviennes qui s'abattent chaque jour a partir de 15h et jusqu'a la nuit.

Apres une nuit epique dans un hamac sous un toit qui fuit, on fait comme le toit, on fuit. Direction Cartagena, la ville mythique fortifiee pour resister aux attaques pirates, et tete de pont pour l'arrivee des esclaves devant travailler dans les mines d'or et de pierres precieuses. La ville est preservee a tel point qu'on se croirait dans un decor de cinema. les murailles d'enceinte sont impressionnantes et les batisses coloniales colorees avec des balcons de bois ne nous lassent pas apres 3 jours.

Mais bon c'est pas tout ca, mais on a un voyage a continuer... On part donc pour Medellin, mais rassurez-vous ce n'est plus la capitale mondiale de la cocaine!

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