vendredi, 03 février 2006

Du salar d'Uyuni a Santiago

Nous voila donc partis pour 3 jours d'excursion depuis Uyuni jusqu'a la frontiere chilienne a San Pedro de Atacama, en compagnie de 3 australiens et une hollandaise, dans un 4x4 en bout de course.

Le salar, un incontournable d'Amerique du Sud. Maintenant on sait pourquoi! Au debut on etait decu a l'idee de le voir inonde et non pas plus blanc que blanc (comment, tu ne connais pas le nouvel Omo?!?!?!), mais finalement c'aura ete un grand moment de notre voyage. On vous laisse aller voir l'album photo meme si ca ne rend pas l'impression qu'on a eue (ehoh, z'avez qu'a aller voir vous memes!), parce que ce n'est pas vraiment evident a decrire: il n'y a pas un souffle de vent sur le salar, et les 20 cm d'eau qui le recouvrent en font un mirroir parfait de 12000 kilometres carres. Il est difficile de faire la difference entre le ciel et son reflet, et les montagnes a l'horizon ont l'air de voler. Incroyable!!!

On descend ensuite plein sud dans le Sud-Lipez, region desertique aux sables et  lagunes de multiples couleurs et aux formations geologiques etranges. Le temps n'est pas vraiment avec nous, mais le desert sous l'orage, c'est chouette quand meme!

Le troisieme jour est incroyable, cf les photos encore une fois, une photo valant plus qu'un long discours. On se leve a 5h30 et on commence par des geysers qui n'en sont pas vraiment, dans le lever du soleil. Il s'agit plutot d'un degazage permanent de vapeur d'eau chargee de soufre (ca pue l'oeuf pourri) dans de petits crateres de boue grise et bouillonnante, avec des bruits de cocotte-minute. On passe ensuite par les bains thermaux, bof, on ne s'est meme pas baigne, mais par contre le lac et les montagnes enneigees au dessus du desert rouge et sous le ciel bleu nous ont emmerveilles! Ces cretins d'Australiens ont beau dire qu'ils ont prefere l'OktoberFest (la fete de la biere de nos cousins Germains), le Sud Lipez detrone a nos yeux l'etrange tepuy de Roraima au hit parade des beaux paysages... On finit par arriver devant la laguna verde (un lac vert, comme son nom l'indique) au pied du Licancabur helas couvert d'un chapeau nuageux. Ca craint, on voulait y monter mais s'il n'y a rien a voir... Une discussion avec le guide local nous rassure, au lever du jour tout est clair! On prend donc rendez-vous pour le lendemain, 2h du mat'.

1h30 lever, petit dej', 30 minutes de 4x4 et nous voila en train de marcher dans le froid, a la frontale, a 4600m d'altitude. Le Licancabur se detache en noir sur un fond plus etoile que jamais, oh c'est booooooooo! on marche, on marche... le ciel s'eclaircit tout doucement et le paysage devient superbe, laguna verde, laguna blanca, volcans a gogo, desert rouge, scintillement du givre sur les cailloux. 7h38, on arrive au sommet a 5960m, youhou! Pour Christophe ca a ete tranquillou comme grimper Chamechaude, et pour Celine, un chouilla de sensation de faiblesse sur la fin mais rien de comparable avec le calvaire du Chachani. Il faut croire que ca change tout de bien manger et bien dormir la veille. Au sommet, c'est tiptop: le cratere en dessous de nous abrite le petit lac dans lequel l'inessoufflable Nicolas Hulot a debusque des especes de planctons endemiques. La redescente se fait plein pot dans la cendre et le pierrier, et a 10h on est au 4x4. Petite note a l'intention des gens qui nous ont dit que la montee est infernale et qu'a cause de la cendre a chaque pas on redescend la moitie de ce qu'on a monte: vous vous etes plante de chemin! il faut monter par le chemin de montee, et descendre par le chemin de descente!

Du 4x4, on saute dans le bus pour le Chili, et apres avoir mis les pieds dans la niege au Licancabur le matin, on arrive quelques heures plus tard, vers 13h, dans le desert, a la douane Chilienne. Des cingles ces douaniers, dirons-nous: a peine descendu du bus il faut desinfecter ses semelles de chaussures en marchant dans une espece de bain moussant, soit-disant pour eviter d'amener les maladies boliviennes. Ben oui mais nous on a plusieurs paires de godasses dans le sac, non desinfectees... En tout cas la difference Bolivie Chili est flagrante: les routes sont goudronnees comme chez nous, les bus neufs, et les prix vont du simple au decuple, aye ca fait mal! a San Pedro, une oasis dans le desert d'Atacama (tres tres tres sec), mais surtout un centre touristique de premier ordre: on se sent vraiment comme un portefeuille sur pattes ici. l'hotel a 10$ par personne, le restau a 24$ pour deux, on ne va pas trainer ici, nous... Christophe se tape un footing le matin, eh bien c'est etonnant, on court vachement plus vite a 2400m qu'a 4000m. On fait ensuite un saut a la fameuse Vallee de la Luna qui ressemble a un paysage lunaire, sauf que c'est rouge. Et pourquoi ils ne l'ont pas appelee la vallee de Mars alors???

Bon comme y en a marre de se faire racketer (style un dollar le litre de lait!), on veut filer a Salta en Argentine. Pas de bol les bus sont pleins pendant 5 jours au moins. Ben... Santiago alors! 24h de bus, beurk... on y va quand meme. Et c'est donc la qu'on est pour l'instant, en attendant le bus de ce soir qui doit nous emmener a la frontiere Argentine, parce que le Chili et Santiago en particulier, c'est trop europeen pour nous.

19:07 Publié dans Bolivie / Chili | Lien permanent | Envoyer cette note