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jeudi, 19 janvier 2006

Arequipa et Puno, fin du Perou

Apres une nuit de bus depuis Cuzco, nous voila a Arequipa, la ville blanche, appelee ainsi a cause de (hypothese 1) la fondation de la ville par et pour les espagnols et/ou de (hypothese 2) la couleur de la pierre volcanique utilisee pour construire les principaux batiments de la ville. Arequipa est blottie au pied du volcan Misti (5780m) encadre par le Pichupichu (5500 et des brouettes, une colline) et le Chachani (6075m). C'est de ce dernier que nous allons tenter l'ascension 2 jours plus tard. Arequipa, bon, il y a une tres belle place d'armes et quelques beaux batiments en sillar (la fameuse pierre blanche), mais le reste est une grosse ville d'un bon million d'habitants. En venant de Cuzco que nous avons elue plus belle ville du voyage jusqu'ici, c'est moins extraordinaire. Les principales attractions du coin sont le couvent Sainte Catherine que nous visitons le premier jour, le musee de la momie Juanita, la grimpette aux volcans et le tour dans le canyon de Colca. En bons touristes, on a tout fait:

Le couvent Sainte Catherine est comme ils disent une ville dans la ville. Il s'agit d'un complexe de batiments  en sillar peint de couleurs vives, avec une eglise, des patios, des chambres de bonnes soeurs a gogo (les chambres a gogo, pas les bonnes soeurs, Jesus-Marie-Joseph), des cuisines, et tout et tout... Joli, cf les photos.

Ah! la momie Juanita. Encore une allez-vous dire? mais celle-ci est 'achement mieux, car elle a ete trouvee congelee au sommet du volcan Ampato a plus de 6300m, avec sa peau, ses cheveux et tous ses organes internes intacts! En fait c'est po vraiment une momie, elle a juste ete sacrifiee par les Incas d'un bon coup de pelle dans la tete, comme dans le film "Bernie". Ces braves Incas ont fait ca pour calmer le dieu volcan qui leur faisait des miseres. Dans le musee on peut donc voir les vetements et bijoux de la pauvre Juanita, mais pas Juanita elle-meme puisqu'elle est en cours d'etude dans un labo. A la place on a eu droit a Zarita (un truc comme ca. Il y a 14 momies congelees, ils nous montrent bien celle qu'ils veulent), toute aussi congelee que sa copine. Les chercheurs font des expeditions sur les differents sommets d'Amerique du Sud, et il n'est pas rare d'y trouver des momies.

Le lendemain, on s'attaque aux 6075m du Chachani. Depart 8h avec notre guide pour 3h de 4x4 jusqu'a 5000m (trop facile non?). Pendant le voyage on peut voir quelques vigognes et un rarissime guanaco. Toutes ces bebetes sont de la famille du lama et de l'alpaga dont on fait un bon steak. 5000m, on charge la tente sur le sac et hop c'est parti pour une petite marche jusqu'au camp vers 5300m. On monte les tentes et casse une petite croute avant de buller jusqu'a 5h, l'heure du souper. Celine qui allait bien developpe un mal de tete, elle prend une aspirine. Pour Christophe, ca va, meme pas mal. 5h du soir, hmmm la bonne souplette et les bonnes pates! Maintenant au lit jusqu'a 2h du mat' , l'heure de l'ascension. Celine n'a pas mange grand chose, mais s'endort comme une pierre pour 2 fois 3h de sommeil (un petit pipi au milieu et hop) pendant que Christophe scrute attentivement les differentes coutures du toit interieur de la tente pendant 6h. Pas moyen de dormir ne serait-ce que 5 minutes: air trop sec, nez bouche, tempe qui battent, pas vraiment l'exemple de la nuit reparatrice. 2h du mat', le guide reveille Celine puisque Christophe est deja eveille. On s'habille, gobe une tartine et un mate de coca et c'est parti pour la grimpette. Il a neige, mais malgre tout on est en tenue de moyenne montagne car c'est un volcan plein de cendres et de pierriers avec juste quelques neves: pompes de rando, micropolaire, polaire et goretex. Seul un pantalon plus chaud nous a ete prete. On passe un premier col a 5600m, Celine traine un peu la patte, elle paye sans doute le fait de n'avoir pas pu manger beaucoup la veille. longue traversee nocturne dans la cendre et les pierriers. On ne voit rien comme il fait nuit, mais on dirait qu'il ne vaut mieux pas tomber a gauche... Deuxieme col vers 5600m toujours, le jour se leve lentement. On attaque ensuite une grosse face de cendre bien raidasse. On est tous les deux un peu nazes, mais Celine a de plus en plus mal partout, tete, ventre, muscles, ca sent le mal des montagnes. Elle abandonne a bout de forces a 5700-5800m, dur a preciser sans alti. Le guide m'annonce 2h de plus pour le sommet, on tente le coup en abandonnant les sacs (et donc l'eau et les milkyway. intelligent, non?) pour aller plus vite. Le piolet en main on grimpe vite et bien jusqu'a 170m du sommet ou l'hypoglycemie me guette: titubage et etoiles me forcent a la pause pour manger le demi milkyway qui traine dans la poche du coupe-vent. J'arrive finalement au sommet, mais dans quel etat! Mort d'envie de dormir, de soif, et les jambes coupees. La redescente dans la cendre aurait du etre un plaisir, pleine pente, mais avec la fatigue, bof. On recupere Celine (qui a poireaute 3h dans le froid mais qui vu l'etat, a meme reussi a dormir 2h par intermittance dans une couverture de survie pour se proteger du sol gele et de la fine neige qui tombe) au deuxieme col et rentre comme des pepes. On s'est rarement ou meme jamais tire dessus comme ca...

Apres une aprem' et une nuit a dormir, nous voila parti pour un tour de deux jours dans la canyon de Colca. C'est du pepere de chez pepere, mais ca nous va bien: 6 heures de route entrecoupees de photos de lamas, alpagas, vigognes, canards, flamants roses. Arrives a Chivay on traine dans les bains thermaux qui puent l'oeuf pourri a cause du soufre contenu dans l'eau, et on achete moult souvenirs en Alpaga, dont on ne sait pas comment ils vont rentrer dans le sac a dos. Heureusement La Paz et sa poste la moins cher d'Amerique du Sud arrivent, on va pouvoir se delester. Le lendemain, on entre dans le cayon lui-meme, a la recherche des condors. Le canyon est joli, mais pas exceptionnel: pour ceux qui ont deja vu la vallee de la Romanche depuis le Petit Van, c'est presque pareil, tres encaisse avec 1500m a 2000m de vide. Bien sur il n'y a pas de condors a Livet-Gavet, et ca fait toute la difference. Ce qu'il n'y a pas non plus, c'est des champs cultives organises en terrasses, a perte de vue, c'est sublime. On peut voir ces monstres de 3m d'envergure planer en rond dans les ascendances depuis le fond du canyon jusque dans les hauteurs a la recherche de la chair en decomposition dont ils rafollent.

Le matin suivant, nous voila en route pour Puno au bord du Titicaca, dans un bus Cruz del Sur, en service imperial: video, manger, boire, loto-bingo, video, le tout avec de la place pour les pieds et au milieu de paysages superbes. A l'arrivee a Puno, c'est tres tres beau meme s'il pleut. Le lac est immense et pourtant on n'en voit qu'un petit bout, et l'air est d'une purete remarquable. On part 2 jours faire l'excursion standard du coin, les iles flottantes en roseau (incontournable), et les iles Amantani et Taquile en dormant sur la premiere chez une famille autochtone (on se delecte d'avance de l'echange culturel). Les iles flottantes sont assez etonnantes: des gens vivent dessus, et remettent du roseau frais par dessus au fur et a mesure que ca pourrit au fond. C'est vraiment le gros truc a touristes, avec une armada de vendeuses d'artisanat local, "amiiiiiiigo, comprame, amiiiiiiiiigo, 10 soles, amiiiiiiigo". Cela dit, cela vaut vraiment le detour. Voir toutes ces iles avec des decors de bateaux viking en roseau, des arches pour souhaiter la bienvenue et pleins des jolies decorations originales, le tout en roseau... On enchaine par l'ile d'Amantani ou on est recu par une gamine de 16 ans qui sera la seule personne de la famille qu'on aura l'occasion de voir, le restant se terrant pour ne pas avoir a nous rencontrer. C'est marrant, cette sensation d'etre un portefeuille sur pattes... tous les autres touristes ont la meme impression avec leurs familles respectives. Malgre tout l'ile est superbe et la vue sur le lac incroyable de purete, cf les photos. Notre chambre est assez sommaire et equipee d'une porte d'un metre de haut, pas franchement pratique pour circuler. La bouffe est correcte mais les contacts avec la famille sont limites a nos questions et a leurs reponses : oui, non. On enchaine sur la deuxieme ile, encore un truc a touristes, tout le monde en veut a notre pognon! amiiiiiiigo! amiiiiiiiiiiiigo! on a que des amis ici, c'est bien agreable. Heureusement on a fait la connaissance de 4 francais avec qui on se marre bien, et d'ailleurs ce soir apres le blog on se fait un restau ensemble.

01:06 Publié dans Perou | Lien permanent | Envoyer cette note