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vendredi, 27 janvier 2006

La Bolivie

Nous voila a Uyuni. Quoi deja, vont dire ceux qui connaissent le coin. 8 jours de Bolivie mais quels 8 jours!
Le truc c'est que la Bolivie est globalement coupee en deux parties: l'altiplano entoure de ses deux cordilleres, et le bassin amazonien. Pour ce qui est des crocodiles, pirhanas et autres moustisques avides de sang de touriste, on a deja donne, donc on se cantonne a la montagne et l'altiplano qui nous en mettent plein la vue (comme vous ne le verrez pas en photo puisqu'il n'y a pas d'ADSL a Uyuni, ben oui c'est le desert).

Pour commencer, le passage de la frontiere Perou-Bolivienne le long du Titicaca, et meme sur le Titicaca puisqu'il faut passer en bac, est fantastique: sous le soleil et dans l'air d'une purete inegalable, le Titicaca et ses environs offrent des couleurs surrealistes. La suite du trajet jusqu'a La Paz est tout aussi extraordinaire sur l'altiplano avec a l'Est les sommets de la cordillere Royale dont le "Pequeño Alpamayo", copie conforme de la pyramide parfaite de l'Alpamayo peruvien. L'arrivee sur La Paz est surprenante: on commence par traverser des quartiers pauvres sur l'altiplano parfaitement plat (et haut, comme son nom l'indique), et d'un coup la route plonge dans un profond canyon tapisse d'un versant a l'autre d'habitations, c'est La Paz. La ville est grouillante de monde et la police touristique nous invite a la plus grande prudence des notre descente du bus. Finalement il ne nous arrivera rien. La Paz, bon, ca ne nous a pas exalte plus que ca. Le premier jour on a fait des courses: ce sont neuf kilos de souvenirs majoritairement en Alpaga et a prix defiant toute concurrence qui sont en ce moment meme en train de voguer vers la France. Deuxieme et dernier jour, le musee de la coca (tres tres interessant), et la vallee de la lune (po mal). Et non, on n'a pas fait la descente de la route de la mort en vtt, passk'on a vu les photos, on a deja vu des vtts, et du coup ca ne nous a pas emballe de descendre 70 bornes sur une route.

Par contre Potosi et ses mines, alors ca c'est une experience inoubliable! Ca fait 400 ans que les mines du Cerro Rico sont exploitees, et les methodes n'ont pas vraiment change depuis tout ce temps. Germinal en pire... On a choisi de faire la visite avec l'agence Koala, tenue par des anciens mineurs, dont les guides sont aussi d'anciens mineurs, et qui reversent 15% du prix a la cooperative miniere (parce que comme vous vous en rendrez compte, les mineurs n'ont pas la vie facile). Premiere activite du jour, un passage au marche minier pour acheter quelques bouteilles de boissons por les mineurs, et deux kits dynamite/engrais en grain qui amplifie l'explosion/meche/detonateur. A 2 euros le kit d'explosif en vente libre, on pourrait tres facilement regler les problemes au boulot, evitant de fastidieuses reunions ;o). Apres avoir visite l' "usine" de traitement du minerai qui balance quotidiennement des tonnes de polluants a la riviere, on monte jusqu'a l'entree de la mine, un trou noir d'ou sort une paire de rails. D'un coup une lumiere approche, 2 mineurs poussant 2 tonnes de minerai dans un charriot sortent de la mine, hors d'haleine. Avec tout notre deguisement, bottes, pantalon et veste impermeables, casque et lampe frontale, on rentre dans la mine. Il y a 11 ans, des experts americains on dit qu'ils ne donnaient que 7 ans avant que la mine, surexploitee, ne s'effondre sur elle-meme. Rassurant... C'est tres bas, on ne peut que rarement marcher sans se baisser, et rapidement tout le monde se met a tousser a cause de la poussiere et des vapeurs d'arsenic. Plus on descend dans la mine, plus c'est irrespirable. On finit par tomber sur un groupe de mineurs qui chargent du minerai dans des gros sacs. Ils travaillent tous sans masque, ce qui explique l'esperance de vie de 45 ans pour les mineurs qui ont commence vers 18 ans. Ils meurent de silicose, en gros une inflammation chronique des poumons. Et c'est pire pour les 1000 gamins (sur 12000 mineurs) qui travaillent la aussi et qui peuvent esperer vivre une 30aine d'annees. Hum... qui est-ce qui se plaint de n'avoir qu'un ecran plat de 17 pouces alors que le voisin a 19 pouces? Au fil de la visite, on rampe dans des galeries ou des gars travaillent seuls ou en groupe, toujours dans des conditions inhumaines. Les mineurs bossent ainsi 8 heures par jour quasiment sans boire, et leur seule nourriture est la grosse boule de feuilles de coca qu'ils machent toute la journee. Trois heures plus tard, on ressort tous creves, la gorge en feu et choques parce qu'on a vu. Le tour se termine par une demonstration de dynamite. Christophe se colle a la fabrication d'un explosif. Une fois la meche allumee, il reste 2 minutes pour aller la poser la charge plus loin et revenir, quel stress. Boum ca pete bien fort!

Nos guides nous invitent ensuite a un mariage (oui nous aussi on trouve ca bizarre d'inviter des touristes a un mariage). On passe acheter un set de verres comme cadeau, et nous voila a 19h a la fete. On est lundi, c'est le troisieme et dernier jour du mariage. A peine arrives, on nous apporte a chacun 4 verres de boissons alcoolisees sur un plateau, a boire de suite. A 20h, il y a deja plein de gens bourres, dont les maries d'ailleurs. Dans les mariages boliviens, c'est ainsi. Et il y a 2 types de cadeaux: la vaisselle pour les amis et relatifs, et les armoires et les lits pour les proches. Pendant cette troisieme soiree, les maries ont ainsi recu un lit et 8 (huit, si si) armoires. On ne veut meme pas savoir combien ils en ont eu les deux premiers jours de fete... Celine danse beaucoup, invitee par plein de boliviens plus ou moins clairs, et globalement on est tres bien accueillis, des tas de gens viennent discuter avec nous. Quand on part vers 23h, la fete bat son plein, le marie cuve sur l'epaule de sa femme, c'est vraiment une drole d'experience!

On fait ensuite un crochet par Sucre, la capitale constitutionnelle de la Bolivie situee sur le versant amazonien des Andes. C'est une superbe ville coloniale pleine de beaux monuments, qu'on place au troisieme rang derriere Cuzco et Cartagena. On y fete l'anniversaire de Celine (comment ca quel age? on ne demande pas ca a une dame!) dans un excellent restaurant francais. On apprecie comme il se doit la truite grillee et l'enorme steak saignant au roquefort. On visite aussi une carriere dans laquelle a ete decouverte une strate verticale (autrefois horizontale) pleine d'empreintes de dinosaures de toutes sortes: titanosaures, triceratops, T-Rex... c'est tres impressionnant.

La journee qui suit se passe dans le bus Sucre-Potosi-Uyuni. 10 heures de bus c'est long, mais la c'etait plutot 10 heures d'excursion dans des paysages exceptionnels: canyons, torrents d'eau rouge, montagnes ocre et pourpre, villes minieres fantomes, plaines verdoyantes ou paissent chevres et lamas, et finalement une vue plongeante sur l'infini du salar a l'approche d'Uyuni. Un veritable regal occulaire.

Uyuni est une petite ville plantee au milieu de rien, ou tout ce qu'il y a a faire est de booker son tour du Sud-Lipez. On part donc demain pour 4 jours entre salar, lagunes multicolores, geysers et ascension du Licancabur (le volcan a la frontiere chilienne) si les conditions s'y pretent.

19:15 Publié dans Bolivie | Lien permanent | Envoyer cette note

jeudi, 19 janvier 2006

Arequipa et Puno, fin du Perou

Apres une nuit de bus depuis Cuzco, nous voila a Arequipa, la ville blanche, appelee ainsi a cause de (hypothese 1) la fondation de la ville par et pour les espagnols et/ou de (hypothese 2) la couleur de la pierre volcanique utilisee pour construire les principaux batiments de la ville. Arequipa est blottie au pied du volcan Misti (5780m) encadre par le Pichupichu (5500 et des brouettes, une colline) et le Chachani (6075m). C'est de ce dernier que nous allons tenter l'ascension 2 jours plus tard. Arequipa, bon, il y a une tres belle place d'armes et quelques beaux batiments en sillar (la fameuse pierre blanche), mais le reste est une grosse ville d'un bon million d'habitants. En venant de Cuzco que nous avons elue plus belle ville du voyage jusqu'ici, c'est moins extraordinaire. Les principales attractions du coin sont le couvent Sainte Catherine que nous visitons le premier jour, le musee de la momie Juanita, la grimpette aux volcans et le tour dans le canyon de Colca. En bons touristes, on a tout fait:

Le couvent Sainte Catherine est comme ils disent une ville dans la ville. Il s'agit d'un complexe de batiments  en sillar peint de couleurs vives, avec une eglise, des patios, des chambres de bonnes soeurs a gogo (les chambres a gogo, pas les bonnes soeurs, Jesus-Marie-Joseph), des cuisines, et tout et tout... Joli, cf les photos.

Ah! la momie Juanita. Encore une allez-vous dire? mais celle-ci est 'achement mieux, car elle a ete trouvee congelee au sommet du volcan Ampato a plus de 6300m, avec sa peau, ses cheveux et tous ses organes internes intacts! En fait c'est po vraiment une momie, elle a juste ete sacrifiee par les Incas d'un bon coup de pelle dans la tete, comme dans le film "Bernie". Ces braves Incas ont fait ca pour calmer le dieu volcan qui leur faisait des miseres. Dans le musee on peut donc voir les vetements et bijoux de la pauvre Juanita, mais pas Juanita elle-meme puisqu'elle est en cours d'etude dans un labo. A la place on a eu droit a Zarita (un truc comme ca. Il y a 14 momies congelees, ils nous montrent bien celle qu'ils veulent), toute aussi congelee que sa copine. Les chercheurs font des expeditions sur les differents sommets d'Amerique du Sud, et il n'est pas rare d'y trouver des momies.

Le lendemain, on s'attaque aux 6075m du Chachani. Depart 8h avec notre guide pour 3h de 4x4 jusqu'a 5000m (trop facile non?). Pendant le voyage on peut voir quelques vigognes et un rarissime guanaco. Toutes ces bebetes sont de la famille du lama et de l'alpaga dont on fait un bon steak. 5000m, on charge la tente sur le sac et hop c'est parti pour une petite marche jusqu'au camp vers 5300m. On monte les tentes et casse une petite croute avant de buller jusqu'a 5h, l'heure du souper. Celine qui allait bien developpe un mal de tete, elle prend une aspirine. Pour Christophe, ca va, meme pas mal. 5h du soir, hmmm la bonne souplette et les bonnes pates! Maintenant au lit jusqu'a 2h du mat' , l'heure de l'ascension. Celine n'a pas mange grand chose, mais s'endort comme une pierre pour 2 fois 3h de sommeil (un petit pipi au milieu et hop) pendant que Christophe scrute attentivement les differentes coutures du toit interieur de la tente pendant 6h. Pas moyen de dormir ne serait-ce que 5 minutes: air trop sec, nez bouche, tempe qui battent, pas vraiment l'exemple de la nuit reparatrice. 2h du mat', le guide reveille Celine puisque Christophe est deja eveille. On s'habille, gobe une tartine et un mate de coca et c'est parti pour la grimpette. Il a neige, mais malgre tout on est en tenue de moyenne montagne car c'est un volcan plein de cendres et de pierriers avec juste quelques neves: pompes de rando, micropolaire, polaire et goretex. Seul un pantalon plus chaud nous a ete prete. On passe un premier col a 5600m, Celine traine un peu la patte, elle paye sans doute le fait de n'avoir pas pu manger beaucoup la veille. longue traversee nocturne dans la cendre et les pierriers. On ne voit rien comme il fait nuit, mais on dirait qu'il ne vaut mieux pas tomber a gauche... Deuxieme col vers 5600m toujours, le jour se leve lentement. On attaque ensuite une grosse face de cendre bien raidasse. On est tous les deux un peu nazes, mais Celine a de plus en plus mal partout, tete, ventre, muscles, ca sent le mal des montagnes. Elle abandonne a bout de forces a 5700-5800m, dur a preciser sans alti. Le guide m'annonce 2h de plus pour le sommet, on tente le coup en abandonnant les sacs (et donc l'eau et les milkyway. intelligent, non?) pour aller plus vite. Le piolet en main on grimpe vite et bien jusqu'a 170m du sommet ou l'hypoglycemie me guette: titubage et etoiles me forcent a la pause pour manger le demi milkyway qui traine dans la poche du coupe-vent. J'arrive finalement au sommet, mais dans quel etat! Mort d'envie de dormir, de soif, et les jambes coupees. La redescente dans la cendre aurait du etre un plaisir, pleine pente, mais avec la fatigue, bof. On recupere Celine (qui a poireaute 3h dans le froid mais qui vu l'etat, a meme reussi a dormir 2h par intermittance dans une couverture de survie pour se proteger du sol gele et de la fine neige qui tombe) au deuxieme col et rentre comme des pepes. On s'est rarement ou meme jamais tire dessus comme ca...

Apres une aprem' et une nuit a dormir, nous voila parti pour un tour de deux jours dans la canyon de Colca. C'est du pepere de chez pepere, mais ca nous va bien: 6 heures de route entrecoupees de photos de lamas, alpagas, vigognes, canards, flamants roses. Arrives a Chivay on traine dans les bains thermaux qui puent l'oeuf pourri a cause du soufre contenu dans l'eau, et on achete moult souvenirs en Alpaga, dont on ne sait pas comment ils vont rentrer dans le sac a dos. Heureusement La Paz et sa poste la moins cher d'Amerique du Sud arrivent, on va pouvoir se delester. Le lendemain, on entre dans le cayon lui-meme, a la recherche des condors. Le canyon est joli, mais pas exceptionnel: pour ceux qui ont deja vu la vallee de la Romanche depuis le Petit Van, c'est presque pareil, tres encaisse avec 1500m a 2000m de vide. Bien sur il n'y a pas de condors a Livet-Gavet, et ca fait toute la difference. Ce qu'il n'y a pas non plus, c'est des champs cultives organises en terrasses, a perte de vue, c'est sublime. On peut voir ces monstres de 3m d'envergure planer en rond dans les ascendances depuis le fond du canyon jusque dans les hauteurs a la recherche de la chair en decomposition dont ils rafollent.

Le matin suivant, nous voila en route pour Puno au bord du Titicaca, dans un bus Cruz del Sur, en service imperial: video, manger, boire, loto-bingo, video, le tout avec de la place pour les pieds et au milieu de paysages superbes. A l'arrivee a Puno, c'est tres tres beau meme s'il pleut. Le lac est immense et pourtant on n'en voit qu'un petit bout, et l'air est d'une purete remarquable. On part 2 jours faire l'excursion standard du coin, les iles flottantes en roseau (incontournable), et les iles Amantani et Taquile en dormant sur la premiere chez une famille autochtone (on se delecte d'avance de l'echange culturel). Les iles flottantes sont assez etonnantes: des gens vivent dessus, et remettent du roseau frais par dessus au fur et a mesure que ca pourrit au fond. C'est vraiment le gros truc a touristes, avec une armada de vendeuses d'artisanat local, "amiiiiiiigo, comprame, amiiiiiiiiigo, 10 soles, amiiiiiiigo". Cela dit, cela vaut vraiment le detour. Voir toutes ces iles avec des decors de bateaux viking en roseau, des arches pour souhaiter la bienvenue et pleins des jolies decorations originales, le tout en roseau... On enchaine par l'ile d'Amantani ou on est recu par une gamine de 16 ans qui sera la seule personne de la famille qu'on aura l'occasion de voir, le restant se terrant pour ne pas avoir a nous rencontrer. C'est marrant, cette sensation d'etre un portefeuille sur pattes... tous les autres touristes ont la meme impression avec leurs familles respectives. Malgre tout l'ile est superbe et la vue sur le lac incroyable de purete, cf les photos. Notre chambre est assez sommaire et equipee d'une porte d'un metre de haut, pas franchement pratique pour circuler. La bouffe est correcte mais les contacts avec la famille sont limites a nos questions et a leurs reponses : oui, non. On enchaine sur la deuxieme ile, encore un truc a touristes, tout le monde en veut a notre pognon! amiiiiiiigo! amiiiiiiiiiiiigo! on a que des amis ici, c'est bien agreable. Heureusement on a fait la connaissance de 4 francais avec qui on se marre bien, et d'ailleurs ce soir apres le blog on se fait un restau ensemble.

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lundi, 09 janvier 2006

A la decouverte des Incas

Pour se remettre du jour de l'an, rien de tel que de visiter les merveilleux sites Incas qui environnent Cuzco. Accompagne de Juan, notre agent de voyage local, nous partons a la decouverte du site de Moray, un immense jardin de terrasses en cercles concentriques ou on cultivait la pomme de terre, le yuca et beaucoup de cultures importees des environs. Les Incas s'en servaient pour se nourrir mais aussi pour essayer les differents types de cultures qui resistaient au climat, etant donne qu'on se trouve aux environs de 3000m d'altitude. La visite s'enchaine a Salineras, immense site de plus de 3000 bassins de sel, a ciel ouvert. On se balade a pied sur les petits chemins qui parcourent les salines. Le sel provient d'une source etonnament chaude et salee qui surgit de la montagne. Ce cours est ensuite aiguille au travers des milliers de bassins blancs. Il faut 30 jours en plein soleil pour secher le bassin et obtenir un tas de sel non iode. Il est ensuite melange a du sel iode et vendu dans tout le Perou.  Comme il se doit, on peut repartir avec son petit sachet de sel, nous, on prefere les differents sachets de mais grille et sale a la mode au Perou. Hum, quel regal !

Comme la culture n'a pas de prix, on s'engouffre dans un bus pour une journee de 10 heures, ponctuees de visites de celebres sites Incas : Pisac, Ollantaytambo et Chinchero. Ils sont fous ces Incas ! Quand on voit ou ils ont construit leurs villages, on se demande quelle mouche les avait pique. En pleine montagne, sur des pentes abruptes, voila qu'ils decident de construire leurs villages avec des pierres de plusieurs tonnes, qui s'emboitent parfaitement les unes dans les autres, polies pendant des heures et des heures. Voila une belle economie de ciment... Mais surtout, les voila proteges des nombreux seismes qui frappent regulierement (le dernier seisme date de 1950 et a detruit les cathedrales et eglises de Cuzco mais les sites Inca n'ont pas bouge). Sur presque tous les sites, on retrouve des terrasses pour les cultures, un temple pour adorer ses dieux, une horloge solaire indiquant precisement les solstices d'ete et d'hiver, une zone militaire en hauteur pour surveiller les vallees (car les Incas etaient souvent en guerre), une pierre pour les sacrifices (souvent des animaux mais aussi des jeunes filles vierges, encore faut il pouvoir le verifier ...), un grenier en hauteur en plein vent pour la conservation des recoltes et enfin, les habitations sans toit car dans le temps, ils etaient faits de paille mais ils n'existent plus. Pour alterner entre chaque visite de sites archeologiques, une petite visite de marche local nous est propose. C'est l'occasion d'acheter tout ce qu'il est possible de faire en alpaga (pull, peluche, tapis...) mais aussi des pantalons, des sacs et des tas de choses bien typiques. Un detour dans le marche des aliments pour decouvrir des legumes et des fruits encore inconnus et surtout acheter le truc typique de Cuzco et ses environs : le mais bouilli, servi dans son emballage naturel et accompagne d'un morceau de fromage, hummm c'est bon.

Apres en avoir pris plein les mirettes, et maintenant qu'on sait tout sur les Incas (il y a beaucoup d'interpretations differentes car peu d'ecrits restent, mais en gros, les guides essaient de raconter les mêmes choses même si les chiffres different parfois...), on doit se preparer pour le chemin de l'Inca : un trek de 4 jours sur 45km de chemins de montagne, dont une majorite pavee. Le parcours est ponctue de sites archeologiques, de decors magnifiques, de glaciers et surtout, de marches d'escaliers ! Pourquoi faire le trek en pleine saison des pluies, et bien, on se le demande encore. On pourrait penser qu'on cherchait les histoires, mais au final, ce fut genial et presque entierement au sec et au soleil. Apres un debut franchement mouille, le temps s'eclaircit et le chemin vallone nous mene tranquillement au premier campement, ou nous attendent du pop corn, des boissons chaudes et des tentes deja montees. Wahou le trek de luxe ! Nous qui avons paye le moins cher possible, on ne s'attendait pas a autant de soins. La nourriture s'avere tres bonne et dans des quantites capables de satisfaire un Christophe. Le lendemain, apres un excellent pancake a 6h du matin, nous voila en marche pour le second jour, le fameux, le plus dur des 4. Effectivement, toute la journee, ca monte, et ca ne rigole pas. Quand on arrive a 4200m d'altitude apres 1200m de denivelee en pas si longtemps, on est content. Les Incas s'arrangent toujours pour que les 100 derniers metres de denivelee soient les plus durs grace a des marches d'une hauteur vertigineuse, bien serrees et irregulieres. Les descentes sont pareilles, des marches, partout des marches et enfin, le campement au bord du cours d'eau qui deboule droit d'une immense cascade qui le surplombe. Accessoirement, c'est la même eau qui alimente les douches, donc pas question de mettre un orteil sous l'eau glaciale. Apres avoir joue au "kilo de merde" (un jeu de cartes intellectuel) avec des argentins, un americain et un anglais, on se regale de nouveau et on file se coucher avec le fond musical d'un cours d'eau puissant qui nous fera croire toute la nuit qu'il pleuvait.

A 5h30, debout pour un troisieme jour sur fond de fatigue generale pour les pauvres argentines a qui on n'avait pas explique le contenu du trek. On passe encore sur des sites fabuleux, et le decor commence peu a peu a s'apparenter a celui de la jungle, car on s'en approche franchement. C'est ce jour la ou se descend l'escalier le plus long de notre vie : 1000m de denivelee en escalier avec passage dans des tunels. Trop cool. Par contre, a l'arrivee, on se croirait au club med! Il y a une salle immense pour accueiller les centaines de trekkeurs que nous sommes, ca boit de la biere, on ecoute de la musique, on joue aux cartes, on mange du pop corn et on nous sert un super repas confectionne par notre cuisinier de choc. Maintenant, il faudrait aller se coucher car le lendemain, il s'agit d'arriver a la porte du soleil a temps pour voir le lever du soleil sur le Machu Picchu !!! A 4h debout et depart a ... 5h40, et oui, il y en a pour qui c'est tres dur. Du coup, on se retrouve a 3, nous deux et notre copain anglais Anthony, en train de litteralement courrir sur le chemin inca, pour tenter d'arriver avant le soleil. Comme d'hab, juste avant la porte nous attend une tripotee de marches d'escalier qui tuent. A 6h18, on y est, bon, 6h13 pour Christophe. On est mort, ils auront notre peau ces Incas. On y est, oui, et ce qui se presente a nos yeux est tout simplement magnifique. Le site est spendide et peu a peu le soleil se pose sur ces murs, ces terrasses, ces temples. C'est vraiment tres beau, a ne rater sous aucun pretexte. Le site est localise sur une arrête de montagnes et est surplombe par le Wayna Picchu, une colline a escalader encore avec des marches d'escaliers. Nous sommes 5 courageux sur les 15 du groupe, et ca vaut le detour.

Apres avoir laisse notre budget d'un mois dans un sandwitch, on passe encore quelques heures dans cet endroit impressionnant et on entame l'ultime descente pour aller prendre le train du Machu Picchu puis le bus qui nous ramenent a Cuzco. On est enchante de notre camino Inca. Un petit diner avec les copains du trek et nous voila partis rêver, deguise comme des Incas en train de transporter des pierres.

Au programme de ce soir, nous allons prendre un bus de nuit pour Arequipa pour y visiter le Chachani (6075m) s'il veut bien de nous, et le canyon de Colca.

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lundi, 02 janvier 2006

De Nazca au Revellion a Cuzco

Ah, les lignes de Nazca… On se reveille a 7h30 pour partir a l’aeroport a 8h, sans petit-dejeuner afin de ne rien avoir a vomir. A 10h, on glandouille toujours a l’aerodrome en attendant qu’ils veulent bien nous embarquer dans un Cessna ou assimile. Il commence a faire faim. Finalement on grimpe dans le coucou et c’est parti pour 35 minutes de vol 500 a 600m au-dessus des lignes. Cinq minutes après le decollage, le pilote nous annonce la premiere figure, la “baleine”, tout en tournant serre pour qu’on puisse bien voir depuis le cote droit. On cherche des yeux une immense baleine… Rien. Ah si, la voila, mais elle est toute petite et on dirait un dessin de gamin de 5 ans! Bon, c’est la premiere figure, les autres seront surement mieux. Meme virage serre a gauche pour que les passagers de gauche puissent voir aussi la bestiole. Oulala ca remue les tripes ce truc la! Pas de chance pour nous les dessins suivants nous laissent de marbre. Le condor, le colibrí, le singe, l’araignee, ne sont pas gigantesques comme dans “Les cites d’or”, pfiou qu’est-ce qu’on est decus. Il y a une quinzaine de figures a voir, et au bout de 6 ou 7 Christophe remplit le sac, de pas grand’chose, n’ayant pas petit dejeune (deja qu’il avait ete malade en volant tout droit vers Salto Angel…). Voila. Les lignes de Nazca ne nous ont pas du tout seduit, si on avaít su on n’aurait meme pas fait le detour par ce bled au milieu du desert (c’est tres personnel. D’autres ont trouve ca genial). Heureusement que le desert vu d’en haut est tres joli: des vallees infinies de pierre noire, des montagnes de la meme caillasse, et des dunes geantes dont la plus haute du monde a plus de 2000m au dessus de la plaine. Un petit dej’ plus loin on trace en taxi a travers le desert pour aller voir des momies de 2500 ans dans un cimetiere Nazca (c’est le nom des indiens de l’epoque). Il n’y a quasiment pas de vent dans le desert, mais la chaleur est telle que les courants ascendants formes par l’air surchauffe au sol creent des tornades un peu partout (cf la photo). Dans le cimetiere au milieu du desert, les momies sont impressionnantes, dans un excellent etat de conservation. Elles ont encore de la peau, et des cheveux longs pour celles qui ont une tete (car il y a pas mal de momies de bebes decapites, surement des sacrifices). Ca fait bizarre de voir tous ces morts exhumes…

Bilan de Nazca, les lignes bofbof mais les momies tip top. Et puis il y a cet agent de voyage local qui n’a pas arrete d’essayer de nous enfler: taux de change farfelu, un pov’sandwich a la place du petit dej’, hotel ou l’eau ne coule que quand elle veut et dont le patron veut qu’on le paye en plus de ce qui etait prevu dans le tour, oubli de venir nous chercher pour nous deposer au terminal de bus… Heureusement qu’on est devenus des experts et qu’on lui a tordu le bras pour obtenir tout ce qui etait prevu!

Au terminal de bus, la fete continue. Notre bus de nuit pour Cuzco etait soit-disant un super bus-lit avec WC, suppose partir a 18.30. A 19.30 une grosse bouse bondee et chargee a mort de tas de trucs sur le toit s’arrete: c’est notre bus. Grrr…. En plus il n’y a plus de places assises. On attrape le gars du terminal (le menteur donc) et on s’engueule pendant une demi-heure, bloquant ainsi le bus. Apres avoir appris que le bus coute 33% moins cher pour les locaux, on gueule de plus belle, et on finit par obtenir remboursement d’une partie du ticket ainsi que des places assises. Nous voila partis pour 15 heures de bus, dans des places trop petites et avec des pasteques de 3kg qui tombent sur la tete de Celine depuis le rangement superieur.
Le lendemain a 13h, nous voila rendus a Cuzco, ville Inca mythique. De prime abord c’est tres chouette, la ville couvre la vallee, et de petites montagnes s’elevent sur toute la peripherie. Apres avoir debusque notre hotel au pied des ruines de Sacsaywaman (tres tres ecorche, mais phonetiquement c’est ca: sexy-woman), on fait le tour des agences pour decouvrir le prix de la principale escroquerie d’Amerique du sud: Macchu Picchu. Le train seul coute 70 dollars, l’entree au site 30 dollars de plus, sans parler des a cotes comme le bus a 12 dollars pour monter au site depuis Aguas Calientes. Bref au bas mot 130 dollars par personne pour une journee et une nuit la-bas. Vive le monopole!
On s’oriente vers le trek en 4 jours, qui coute de 170 a 350 dollars par personne selon les agences. Le plus amusant est que personne n’est fichu de justifier rationnellement ses tarifs qu’ils soient hauts ou bas (Ils offrent tous exactement le meme service). Du coup, on prend le tour a 170 dollars pour le 5 janvier, on verra bien si les tentes ont des trous.

Les ruines dans et autour de la ville sont fabuleuses. On y a passe deux jours pleins, et il nous reste encore celles de la vallee sacree a voir. Le fameux assemblage de pierres polies de plusieurs tonnes sans ciment est inimaginable: certaines pierres ont plus de 10 angles, pesent une 20aine de tonnes et sont imbriquees au millimetre pres avec les autres, et ce malgre plusieurs tremblements de terre qui ont eu raison des constructions faites plus tard par les conquistadors.

C’est bien beau les ruines, mais c’est aussi la fete a Cuzco, pour le reveillon du nouvel an. On dine dans un restau francais sur la plaza de armas (la place d’armes - n.d.t. ;o) ). Cuisine exquise sur fond de musique andine live. Vers onze heures sur la place les petards et fusees eclatent dans tous les sens, on se croirait en plein bouquet final du 14 juillet. La place est bondee, et a minuit pile tout le monde se congratule avant de se mettre a courir en rond autour de la place dans le tonnerre des petards (pour info, les petards sont interdits au Perou… Mais que fait la police ?). Le mouvement de foule est impressionnant, les photos ne donnent qu’une petite idee de la taille du phenomene. Ca devient meme limite dangereux avec les jeunes qui balancent des petards monstrueux (appeles mata-suegra soit “tue-belle-mere”) dans la foule. Une experience inoubliable!!! Bonne annee 2006 a tous!

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