lundi, 31 octobre 2005

Trekking a Roraima

On vous ecrit de Santa Elena de Uairen, pres de la frontiere Bresilienne, apres nos 6 jours de trek a l'inoubliable Roraima (dedicace a Christophe L. qui est un fan du lieu). Roraima est l'un des nombreux tepuys, ces impressionnants blocs de montagne aux parois verticales. Roraima est le plus haut d'entre eux, culminant a 2750m.

On etait pourtant partis pour un ou deux jours de pause a Ciudad Bolivar, mais la ville est un peu nulle, et en plus on s'est retrouve a 4 a vouloir faire le trek (un allemand et un espagnol). Comme toujours au Venezuela, l'organisation d'un tour peut prendre des jours comme une heure. Cette fois, c'etait en une heure: a 16h on est 4, a 18h les courses sont faites, a 20h on est dans le bus de nuit pour San Francisco de Uyurani (10h de bus entrecoupees de trois controles nocturnes par l'armee) avec notre guide Frank (un indigene malgre son nom) qui se trouvait la par chance. Reveil en sursaut a 5h55, on saute du bus avec nos duvets a la main, au milieu de nulle part.

Petit dej et on file en 4x4 au depart du trek, a Paraitepuy. C'est du vrai 4x4, avec des pistes defoncees, des ponts en bois qu'on n'oserait pas traverser en france et des passages a gue qui ont deja emmene des voitures...

Vers 11h30 nous voila donc parti avec nos gros sacs a dos a travers une savane vallonnee, Roraima en point de mire a l'horizon. On est donc 4 touristes, un guide et deux porteurs qui trimballent la bouffe et les ustensiles de cuisine. Au meme moment un autre groupe de 6 francais partent faire le meme trek en formule "luxe", avec une douzaine de porteurs (qui portent tentes, sacs de touristes, nourriture et tout ca). Apres plusieurs rios traverses a gue, on installe le campement dans un petit coin de paradis trouble cependant par des saloperies de moucherons hyperagressifs qui ne pensent qu'a vous sucer le sang et n'ont meme pas peur de la lotion anti-moustiques: les puripuri. malgre ces bestioles on passe un bon moment a se baigner dans le torrent avec une vue superbe sur les tepuys, et on se regale de la super bouffe que nous prepare le guide Frank.

Apres une premiere nuit bien pourrie car le sol est dur comme du beton, on repart pour une deuxieme journee d'approche de 700m de deniv seulement, jusqu'au "camp de base" (amusant de parler de camp de base, ca fait hymalayen, mais en fait on n'est qu'a 1900m), mais sous un cagnard de plomb. re-installation, re-tres bon repas et nuit de semi-merde (bien pour Celine, naze pour Christophe). On voit du campement la montee infernale qui nous attend le lendemain matin: on peut decrire ca comme une espece de rampe qui coupe la falaise du bas a droite au haut a gauche (c'est clair?).

Troisieme jour, on attaque l'ascension du tepuy: ca attaque tres tres raide dans une espece d'escalier geant de terre jaune jusqu'au pied de la falaise, puis on oblique a gauche sur la rampe et dans la jungle. le chemin n'est qu'un amas de pierraille, dont un passage un peu expose sous une cascade jusqu'au sommet. 2h30 plus tard on decouvre le sommet, hallucinant. C'est tout sauf plat come on pouvait le croire vu d'en bas. On est emerveille par ce qu´on decouvre, cela valait vraiment le coup. On n'est jamais alle sur la lune, mais on s'y croirait : a perte de vue se decoupent d'enormes blocs de rochers dans lesquels on peut reconnaître des formes : des champignons, des tortues, des visages, tout cela faconne par la nature. On se deplace en sautant de rocher en rocher. Sur les bords du tepuy, on a une vue imprenable sur la vallee, sur un autre tepuy, sur une cascade, c'est un decor incroyable. C'est vertigineux. Le porteur qui se dorait au soleil apres avoir transporte des tonnes de materiel nous explique que l'on doit attendre notre guide car il est facile de se perdre. Il existe des tas d'hotels possibles et on ne sait pas dans lequel on va. Par hotel, il faut comprendre planter sa tente sous un surplomb rocheux, en hauteur de preference. Il vaut mieux aller voir les photos pour comprendre de quoi il s'agit.  Nous sommes en bordure de rochers, il vaut mieux etre bien reveille pour sortir de sa tente et aller faire pipi la nuit. Une petite marche de 20mn nous mene a la salle de bain (des petites piscines naturelles au milieu des rochers).

Quatrieme jour, on est tous d'accord pour se rendre au Punto Triple, triple frontiere entre le Bresil, la Guyane britannique et le Venezuela. 7 heures de randonnee au milieu d'un paysage qui rappelle le territoire de Mordor du Seigneur des Anneaux. Au retour la pluie se met a tomber dru et on se douche sous une cascade qui tombe par dessus l'hotel, sur une dalle rocheuse au dessus du vide. Frissons garantis et culs nus a perte de vue ;-). Ici on respecte la nature, on fait caca dans un sac et on redescend ca sur le sac a dos jusqu'a Paraitepuy, village de depart du trek, bon appetit...

Les cinquieme et sixieme jours on redescend jusqu'au point de depart. dur dur pour les cuissots, la descente en grosses marches rendues glissantes par la pluie n'epargnent personne, sauf les porteurs qui nous depassent alors qu'ils sont en claquettes de plage.

 Et aujoud'hui, on recupere tranquillement en faisant un peu de ouebe!

16:50 Publié dans Venezuela | Lien permanent | Envoyer cette note

Merida, Los Llanos et Salto Angel

On vous ecrit aujoud'hui de Ciudad Bolivar, ou on prepare notre trek a Roraima, le plus haut tepuy du Venezuela. Les tepuys sont des plateaux isoles du reste de la savane environnante par des falaises de 1000m, ce qui a permi a des vegetaux et petits animaux de se developper de facon separee et d'evoluer differement.

Voila pour le planning.

Revenons donc aux jours passes. On a donc enchaine 3 jours a Merida, 4 jours dans los Llanos (les plaines) puis 3 a Canaima.

Merida:

comme on l'a dit dans le mail, c'est un peu le Grenoble Venezuelien, un petit plateau entoure de hautes montagnes culminant a 5070m pour le plus haut, le Pico Bolivar. Il y a un chouille de neige a partir de 4500m, mais en dessous c'est plutot les alpes de haute-provence en ete. La ville est sympa et on peu y deguster des jus de fraise ou de mure a tomber par terre. On y a donc fait un tour de 4x4 dans les villages de montagne, un saut en parapente et une randounette pepere commencant a 3000m, et se finissant guere plus haut a cause de la pluie qui s'est abbatue sur nous a ce moment la.

Depuis Merida on a fait une excursion dans Los Llanos: 500 bornes dans un enorme Dodge RAM de 15 places, a trois personnes seulement: le chauffeur et nous 2. pas de guide, passke pour 2 touristes ils ne voulaient pas payer guide + chauffeur (la on s'est un peu fait rouler...). apres la route magnifique (montagnes immenses et tres encaissees facon Sechilienne, mais verdoyantes et sans usines, puis grandes plaines a moitie innondees), en approchant du camp on fait notre premiere rencontre avec Dame Nature: une maman Caiman et trois petits de 20cm de long qui traversent la route. Maman s'enfuie dans le fourre, et on cueille les petits entre nos doigts. On continue ensuite dans la plaine qui s'etire a perte de vue avec ses caimans le long des points d'eau, ses troupeaux de chevaux, zebus et buffles en liberte. Les activites qui nous ont le plus branches sont le safari photo sur le toit du 4x4 pendant lequel on a vu un anaconda en pleine digestion d'une tortue, et la version aquatique du safari dans une pirogue au milieu de canaux etroits entoures de jungle (et la on a vu des dauphins d'eau douce, des capibaras, des tortues style prehistoriques et moult oiseaux). La peche au pyranas est plus anecdotique, mais marrante quand meme: a l'inverse de la peche aux autres poissons ou il faut attendre... attendre...attendre, la on plonge le bout de viande, et si on ne tire pas assez vite en 2 secondes il n'y a plus rien au bout de l'hamecon. Les locaux nous ont dit qu'il n'y avait eu qu'un accident avec les pyranas, un gars qui est descendu dans l'eau en bottes, et qui aurait ete mange jusqu'a l'os, sauf dans les bottes ou il restait la chair (vrai ou pas, on ne sait pas. Cèst peut-etre comme l'histoire du dahut qu'on raconte aux parigots -allez Mere-Noelle fais pas la gueule).Au final on les a plus nourris que peches. Heureusement notre guide local en a peche pour nous, et on a eu la "joie" d'en manger le soir: pas trop de gout, pas trop a manger, mais plein d'aretes. Petite note au passage sur les cowboys des Llanos. C'est comme des cowboys d'antan, avec un jean, un stetson et une chemise a carreaux, mais avec une machette a la place du revolver. Pas de tele, pas d'eau courante, pas d'electricite (enfin si, 3 heures chaque soir au groupe electrogene). Et ils regardent les etrangers comme dans les films avec John Wayne.

Passage eclair a Barinas (ville assez pourrie et sans interet, pleine de bouseux antipathiques) pour une sequence rafting et un bus qui nous emmene en une nuit et une matinee a Ciudad Bolivar, avec en cours de route un film francais en francais (sous-titre espagnol): Banlieue 13. 

De Cuidad Bolivar, on fait l'expe pour Salto Angel, la chute la plus haute du monde avec 979m. On ne vous raconte meme pas l'epopee pour obtenir du pognon dans une banque pour payer la sortie, c'est l'enfer et il y a souvent 3 heures de queue.  On finit quand meme par prendre un Cessna (special dedidace a Jean-Pierre F. qui a prefere garder l'anonymat), a moitie rempli de vivres, et a moitie de nous, qui nous emmene a Canaima: atterrissage dans un cadre magique, avec 5 chutes d'eau monstrueuses tombant dans une lagune d'eau rouge, en pleine jungle, entoure de tepuys aux formes surrealistes. les 3 jours de l'expe sont majoritairements faits en pirogue pour remonter les 80 bornes jusqu'aux chutes. On va vous mettre la photo de la chute sur le ouebe, mais ne revez pas, ca n'a rien a voir en vrai. on a vraiment du mal a se rendre compte tellement c'est surdimensionne! La chute ne fait quasiment pas de bruit parceque l'eau atteint le sol sous forme de spray. Le retour est assez chiant meme si la descente des rapides en pirogue est assez sensationnelle.

On est un peu creves parce q'on en est a 7 nuits de hamac plus une dans un bus de nuit, et ici a la posada il y a eu une panne de jus donc on a passe la nuit dans un vrai lit mais sans clim' , un enfer. heureusement le proprio a fait passer une rallonge electrique depuis l'autre cote de la rue pour alimenter 2 ou 3 ventilos.

Pour les photos il va falloir patienter un peu parceque la il est 18.15, et a 19h on prend le bus de nuit pour demarrer les 6 jours de trek vers Roraima depuis San Francisco de Uairen (le nom est probablement ecorche). prochaine mise a jour peut-etre du Bresil!

15:30 Publié dans Venezuela | Lien permanent | Envoyer cette note

mercredi, 12 octobre 2005

Le parc Henry Pittier

Apres avoir quitte Caracas, nous avons pris le bus vers Marracay puis Choroni. Le Venezuela est un pays splendide, tres montagneux et les paysages sont magnifiques. 

Les bus ne sont pas comme chez nous. ils attendent d'etre pleins pour partir, et dans notre cas ca a donne 40 minutes d'attente dans une chaleur moite. Le bus lui-meme est un ancien bus scolaire (comme on en voit dans les vieux films americains) retape, peint de couleurs vives, et sonorise comme une discotheque. On est donc partis comme ca, toutes portes ouvertes, pour une montee infernale un peu du style de celle qui va a l'Alpe du Grand-Serre avec la jungle en plus. Fangio au volant du bus etait oblige de manoeuvrer pour passer les epingles les plus serrees. Apres un passage a 1800m, on a attaque la redescente jusqu'au niveau de la mer dans une foret luxuriante mais sur une route tout aussi tortueuse. On oubliait de dire que par malchance, on etait assis juste sous le caisson de bassesqui pulsait a fond. On peut dire que le voyage etait "vibrant". En pleine foret vierge, sur les bords de la route, sont apparues des maisons faites en bambou (des bouquets de bambous poussent partout, ils font 20m de haut) et en tole. On peut voir depuis le bus, l'interieur de ces maisons rudimentaires, construites sur les pentes de la montagne.

Nous avons fait nos premiers efforts physiques sur cette route. Courbatures assurees apres avoir tente de se cramponner pendant les 3 heures de bus pour 55 km. Les virages sont pris a fond, nous permettant de regarder par la fenetre de gauche puis dans celle de droite, toutes les 3 secondes.

Apres avoir visite une posada (auberge) miteuse, nous decouvrons Los Guanches, tenue par une dame si gentille et attentionnee qu'elle controlera meme notre tenue vestimentaire a chaque depart, pour s'assurer que l'on ne parte pas en short a la montagne.

Pour finir notre journee et repondre a la question de Nicolas M. (qui a prefere garder l'anonymat), nous avons deguste un plat typique, le pabellon fait de riz, haricots noirs, viande ou poisson en fines lamelles et de la banane grillee, au restau El Abuelo.

Choroni est plus connu que Puerto Colombia, pour une raison historique. Dans les temps anciens, les pirates debarquaient a Puerto Colombia et attaquaient la population. Pour eviter cela, a chaque fois que des pirates apparaissaient, tout le monde partait se cacher dans le village de Choroni, et les pirates decouvraient le site de Puerto Colombia vide. Aujourd'hui, Puerto Colombia est un petit village de peche, touristique, avec sa plage de sable fin bordee de palmiers et adossee aux montagnes.

Apres une journee de transition entre promenades et playa (mer a plus de 27 degres) pour recuperer du decalage horaire, on a visite le village de Chuao, accessible uniquement par bateau. Tout ce qui est dans ce village producteur d'un excellent cacao (attention, c'est interdit d'en cueillir car le cacao brut se vend 5 dollars le kilo) a ete apporte par barque, y compris les camions d'exploitation qui arrivent sur trois barcasses attachees ensemble. On s'y est fait guide par 4 jeunes caraquenos (les gens de caracas) super sympas. On y a d'ailleurs vu notre premiere tarentule.

Les deux jours suivants se sont passes dans la montagne avec notre guide allemande Claudia, mariee a Emilio (Venezuelien du cru) . Ils nous ont fait decouvrir la jungle montagneuse, la nourriture locale, et les fruits -fruit de la passion, tamarinier, goyave- directement cueillis sur l'arbre (cueillir est un euphemisme puisqu'ils abattent carrement le bananier pour recuperer le regime, le bananier ne produisant qu'une fois dans sa vie). On s'est ensuite endormi dans nos hamacs en pleine jungle, sur le toit de la cahute de nos guides. Tres bon souvenir...

Pour attirer le celibataire francais ici (hein Mister Camping), le Venezuela a une arme fatale, ses femmes. Elles sont vetues de 3 manieres possibles, soit tres tres court de partout, on ne peut plus, soit moulee de partout, soit les 2.

Et ce n'est pas une legende de dire qu'elles sont belles. Ca y est, vous avez reserve un billet d'avion?

Un autre truc qui n'est pas une legende, les moustiques, dont une sorte un peu plus grosse qu'ils appellent ... los enculos ...et ca fait vraiment mal! -note speciale de Christophe pour les collegues qui sont persuades que ca vient de moi, croyez le ou non, mais c'est Celine qui a pense a ecrire ca-

On est repartis de Choroni mais cette fois en taxi, pilotes par le fiston de Fangio, un type capable de doubler sans visibilite dans une epingle, changer de CD musical, changer de vitesse, klaxonner, tout en meme temps. On comprend mieux pourquoi le risque principal en amerique du sud est le transport... mais on est encore bien vivants.

On est actuellement a la montagne a Merida (le Grenoble venezuelien), arrives ce matin par un bus de nuit. Recit de nos aventures a la prochaine connexion internet, et avec des photos (dont la tarentule), parce la, on debute dans le monde du routard et on a oublie nos photos a l'hotel.

Merci pour vos mails et grosses bises a tous

18:40 Publié dans Venezuela | Lien permanent | Envoyer cette note

vendredi, 07 octobre 2005

Premiere nuit a Caracas

Nous sommes arrives comme prevu, c'est a dire avec un jour de retard, merci les controleurs !

Apres avoir echappe aux nombreux controles de douanes, nous avons decouvert Caracas de nuit, impressionnant: un ensemble de collines illuminees par les lumieres des milliers de maisons qui les recouvrent a perte de vue.

Notre taxi nous depose a l´hotel Cristal a Sabana Grande (dans Caracas). On n´est pas tres rassure puisqu'il fait nuit noire et que le Lonely Planet indique qu'il ne faut pas trainer dans les rues.

Pour vous donner une idee, Sabane Grande est un melange de lieu de fete pour etudiants, de Pigalle et de cour des miracles. On file donc directement dans l'hotel, dont la chambre n'est pas aussi pourrie que ce qu'on attendait: grande chambre, clim, tele, grande salle de bains avec jet d'eau diffus. La literie est bonne, heureusement apres 24 heures de voyage (ou alors est-ce l'inverse, toutes les literies sont bonnes apres 24h de voyage?)

Une bonne nuit plus tard, on subit notre premiere "escroquerie":  6 euros pour 2 petits dejs pas terribles, on ne nous y reprendra plus...

Par contre 1000 bolivars (0,3 euro) l'heure d'internet, c'est la fete !

Programme des jours a venir: ce matin quitter Caracas pour passer quelques jours dans le parc Henry Pittier, puis a Merida dans la cordillere. Et puis plus tard, Los llanos, les chutes de Salto Angel et le tepuy de Roraima.

Prochaines nouvelles, ben on ne sait pas quand... disons dans une semaine

14:50 Publié dans Venezuela | Lien permanent | Envoyer cette note