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mercredi, 28 décembre 2005

Chaud et froid: Cote et Cordilleres

En France tout le monde doit etre en train de cuver son champagne et digerer son foie gras, on va donc essayer d'ecrire leger.

On a passe quelques jours a Huaraz, a 3100 metres. Arrives au petit matin depuis Trujillo, on se fait assaillir par une tripotee de guides et autres indicateurs d'hotels tres tres pressants. Apres une nuit dans le bus (couchette) a cote d'un gars qui ronfle, a 6h du mat' , ca fait beaucoup. On les envoie paitre. De toutes facons on a deja notre liste d'hotels preferes. On visite les 4 selectionnes pour finalement s'installer a Olaza's, l'hotel le plus clean de notre voyage, avec cuisine, sejour et terrasse sur le toit donnant directement sur la chaine de montagne -la cordillere blanche- aux nombreux 6000m. Sauf que la c'est le debut de la saison des pluies, et il nous faudra 2 jours pour avoir le droit de les voir. On fait le tour des agences de treks, que nous pouvons appeler les escrocs, puisque ces braves gens pretendent que non il ne pleut pas et que ca vaut vraiment le coup d'y aller en ce moment. Vu comme ca rince chaque apres-midi, on renonce. Le plan trekking de repli, c'est Arequipa avec son canyon de Colca et ses 6000m "faciles".

A l'hotel on a fait la connaissance de Steve, un americain qui bosse pour les impots 3 mois par an et qui s'installe a Huaraz le reste du temps. Il passe ses journees a courir les montagnes (courir, pas marcher). Ce gars est plein de projets de courses a pieds dans tous les sens. Le premier soir d'ailleurs on (Christophe et Steve) fait un jogging de 50 minutes en cote, de 3100 a 3400m: pfiou, ca manque d'air ici, non? Autre gars interessant, un suisse qui s'est fait ses deux premiers Ironman (des triathlons longue distance) cette annee, et qui vient de finir le tour de la cordillere Huayhuash sous la pluie seul avec son guide et deux mules (il faut bien s'occuper quand il pleut l'apres-midi ;o) ). Bref que des gens biens!

Autour de Huaraz, on visite Chavin de Huantar, un site archeologique de plus de 2000 ans, superbement conserve parce qu'il a ete construit en pierres et non en adobe comme les ouvrages qu'on trouve sur la cote. C'est assez impressionant et plein de souterrains. Le lendemain, une rando en montagne avec notre pote Steve, a la rencontre des paysans de la montagne: ces gens sont incroyables: ils vivent a 4000m et plus avec leurs vaches et lamas, dans de petites huttes de 3m de diametre exterieur, a toit de paille, avec un trou au milieu pour laisser sortir la fumee du feu. Pas d'eau courante ni d'electricite bien sur. Autre fait marquant, ces gens sont a l'echelle de la hutte, tout petits. Mon p'ti Olivier, tu serais un geant ici ;o) . Punis pour cette sale blague, on s'est pris un orage de grele sur la tete a la redescente, pas glop...

Retour a la chaleur grace au bus de nuit pour Lima, ville tres dangereuse parait-il. On hesite meme a s'y arreter, mais finalement on y passe une nuit dans Miraflores, le quartier chic au bord de la mer (ou on ne peut pas se baigner, c'est tres pollue). Objectif, trouver une paire de running pour Celine, et peut-etre une deuxieme paire pour moi, parce que les entrees de gamme que j'ai trouvees en Equateur vont finir par me donner des tendinites. Pour Celine fastoche, elle est dans la norme, il y a le choix. Pour Christophe en 45-46, c'est une autre histoire, dans la plupart des magasins ils ne savent meme pas que ce genre de taille existe. On finit par trouver une paire dans un modele super haut de gamme Nike dispo uniquement aux US et amerique du sud, les Nike Shox TL3. On donne le nom juste pour que les coureurs se marrent un bon coup en regardant sur le ouebe le look de ces grolles de guignol/cake a l'amorti neantmoins exceptionnel. On etrenne nos cadeaux de Noel sur la promenade au-dessus de l'ocean ou les surfeurs s'ebattent dans le mazout et les crottes de Limeños (les habitants de Lima). J'exagere, vu d'en haut ca avait l'air tres propre!

Etape suivante, on est recus comme des rois par la famille de Viviana, notre voisine de palier peruvienne a Grenoble. Ces gens qui ne nous connaissent presque pas (on s'etait croises dans l'ascenseur a Grenoble) nous ont garde pour un Noel peruvien en famille, un grand merci a eux! Leur maison a Chincha est superbe avec son toit de bambou, pleine d'animaux, chiens, perroquets, colombes, tortue. C'est un plaisir que de s'y poser quelques jours. Le Noel peruvien n'est pas loin du Noel de chez nous. La principale difference est qu'on ne commence a manger qu'a minuit apres la naissance du p'tit Jesus, et que le repas typique comprend du poulet au lieu de la dinde, du chocolat chaud et du Panetone au lieu de la buche (ben oui le panetone c'est Italien, mais c'est comme ca).

Durant notre sejour chez nos hotes on a visite les iles Ballestas, couvertes de fiente d'oiseaux autrefois exportee comme engrais. Vu de loin on dirait que les iles sont enneigees. On y trouve des pingouins de Humboldt, des tas d'oiseaux noirs et blancs avec des pattes en couleur et des lions de mers monstrueux. Et sur la terre ferme, le fameux candelabre, un dessin geant vieux comme Herode et qui est reste intact (style les lignes de Nazca). On deguste aussi les vins produits par les voisins de nos hotes, pas mal du tout pour qui aime les vins doux!

La famille de Viviana est si accueillante qu'on a eu du mal a en partir. Mais bon il faut arriver a Buenos Aires avant le 6 avril, donc en route! Nous voila un peu plus loin a Huacachina, pres de Ica. Il s'agit d'une oasis au milieu du desert, exactement comme on se l'imagine: des dunes geantes tout autour, un petit lac entoure de palmiers et de quelques maisons et restaurants. L'endroit est maaaaaagique! Un sandboard sous le bras on grimpe au sommet d'une des dunes. Le paysage est incroyable, les dunes s'enchainent a l'infini. La descente en sandboard est marrante, mais pas facile parce qu'on n'est attache a la planche que par des velcros et non pas de vraies fixations de snowboard. Le lendemain on enchaine par un tour de buggy dans les dunes, avec des pointes a 120km/h, des virages releves, des montees et descentes impressionnantes. Le buggy nous depose en haut de grosses dunes avec les sandboards et vient nous recuperer en bas pour nous remonter. La saison de ski a commence ici aussi ;o)

Et nous voila a present a Nazca, l'endroit des lignes, dont certains disent qu'elles ont ete faites par des extraterrestres et d'autres que c'est un calendrier geant (la poste avait des moyens a l'epoque). Nous tout ce qu'on sait, c'est que presque tout le monde est malade dans l'avion qui survole les lignes. Donc demain matin pas de petit dej' avant le vol, ca fera toujours ca de moins a vomir dans le sac de 100 litres inclus dans le prix du tour.

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samedi, 17 décembre 2005

Fin d'Equateur , debut de Perou

Comme on a renonce a l'ascencion du Cotopaxi pour cause de budget, on s'est mis en tete de faire le tour du Cotopaxi et du Chimborazo en VTT. Nous voila donc partis, largues a 4800m sur les pentes de cendres  du Cotopaxi. C'aurait pu etre genial si  la grele ne s'en etait pas melee... on n'a finalement vu le sommet que 5 minutes depuis le restau au pied de la descente. Heureusement au petit matin du 2eme jour la vue sur le Chimborazo depuis notre hotel (une gare ferroviaire reconvertie, cf les photos) etait simplement hallucinante. Des la fin du petit dej', c'etait re-couvert, et une fois sur les velos, pluie et grele au rendez-vous. Cool, non?

On est ensuite alles se changer les idees a Baños, petite ville blottie au pied du volcan Tungurahua. Le volcan est actif et on peut voir la fumee sortir du cratere a plus de 5000m. Pas moyen d'y grimper c'est interdit depuis l'eruption de 99. Depuis cette annee d'ailleurs les gens forment regulierement des processions implorant Notre Dame des Eaux Saintes (la vierge locale) d'empecher le volcan de leur peter a la gueule.
L'hotel tenu par un anglais renomme Don Paolo par le personnel local abrite une impressionnante collection de bestioles: des tarentules a gogo (Celine joue avec une d'entre elles sur une photo), des escargots geants (un peu de beurre et de persil...), une tortue sauvee de la marmite des indigenes, une chienne anciennement abandonnee fanatique de hamacs (s'il y a quelqu'un dedans), et un tas d'insectes morts, papillons et scarabees geants. Parmi toute cette faune on a rencontre une francaise de Tours, Aurelie, avec qui on a voyage la semaine suivante.
Les environs de Baños sont tiptops, avec plein de chutes d'eau (dont le Pailon del diablo, en photo), de torrents et de montagnes abruptes mais verdoyantes. A gouter aussi, les excellentes glaces, et les sucreries faites maison, miam!
Ensuite, direction Cuenca, belle ville coloniale, la plus belle d'Equateur parait-il. Soit c'est beau. Il y a 2-3 ruines incas, et un musee des cultures aborigenes de -5000 ans a +1500 ans autour de J.C. Le musee vaut bien le coup avec ses collections de poteries et amulettes de sorciers, le tout superbement explique en francais par la guide locale. Clou du spectacle, une tete reduite par les indiens Jivaros: c'est une tete de femme d'une tribu vaincue, d'ou ils retirent le cerveau (ca c'est vite fait, hein les gars!), puis le crane (plus dur...), avant de cuire le reste tout doucettement jusqu'a obtention d'une tete de 12cm de diametre. La tete peut ensuite orner gracieusement le sceptre du chef de la tribu.

Bled suivant, Vilcabamba, dans la vallee des centenaires. Avant il y avait soit-disant plein de centenaires grace au climat ideal et au parfait equilibre mineral de l'eau. maintenant, changement de regime alimentaire, lessives faites dans le torrent et epandage d'engrais chimique font qu'il n'y a probablement pas plus de centenaires qu'a Grenoble. Mais les legendes ayant la vie dure, plein de gros ricains friques s'achetent des residences secondaires dans le coin.
Notre hotel, le Rendez-Vous, est un havre de paix ou on se surprend a glandouiller toute la journee dans un hamac (apres un footing tout de meme). Et  le restau a ne pas rater, le Shanta´s: Lola et Shanta, les patrons du lieux, y font le meilleur milkshake au chocolat qu'on n'ait jamais mange.
Aurelie remontant en Amazonie equatorienne pour y feter son anniversaire le 16, nos routes se separent la. On fête ca dignement a coup d'alcool de serpents (sel - cul sec - citron) et commme dit Lola, apres 3 serpents, on va se coucher. Un deja, ca ira :-)

C'est donc a deux que nous quittons Vilcabamba, avec pour nouvel objectif de passer la frontiere Equateur-Perou par bus de nuit. Nous rencontrons la Markus, un jeune allemand egalement en vadrouille pour 2 mois et demi avant de commencer la vie active. Apres une nuit d'enfer entasses dans le bus, a être reveilles perpetuellement, notamment vers 3h pour le passage de la frontiere (sans probleme car les douaniers avaient autant envie de dormir que nous), nous arrivons a Piura, notre premiere ville peruvienne. On ne s'y arrête pas, on enchaîne pour Lambayeque pour y visiter le musee de la civilisation Mochica ou sont exposes les resultats des recherches archeologiques. Le site archeologique lui-meme ne vaut pas bien le coup, les pyramides tronquees des Mochica etant faites de briques d'abode (gravier, sable, terre, bouse...), elles n'ont que moyennement resiste a 13 siecles d'erosion: on dirait maintenant de gigantesques tas de gravats.

La meme journee on se recolle 6h de bus pour Trujillo puis Huanchaco, un petit village coince entre desert et ocean pacifique. L'endroit est tres sympa, il y a des pecheurs sur des droles d'embarcations de roseau, et des surfeurs. Le lendemain on visite les ruines de Chan-Chan (civilisation de 1100 a 1500). Le guide nous explique tout, c'est marrant:
les pauvres vivent dehors et les riches, dont le roi, dans le palais. Les pauvres viennent faire des offrandes a la Lune, leur dieu principal (qui est plus baleze que le soleil parce qu'on peut la voir le jour ET la nuit, et toc!). Le temple etant dans le palais, le roi recupere toutes les offrandes pour lui, pas con. Le roi a 90 femmes, dont la principale est sa soeur, ou au pire sa demi soeur. Quand il meurt vers 30-35 ans, on zigouille aussi les 90 femmes -agees entre 15 et 25 ans-, on enterre tout le monde, et le fils de la femme principale (la soeur du roi donc) devient le roi et bien sur sa femme est soit sa soeur, soit au pire une demi-soeur. Vive la consanguinite, d'ou la faible esperance de vie. Et comme ces braves gens croyaient a la resurrection, des que le roi mourrait lui et ses femmes etaient enterres dans le palais, puis le palais etait ferme pour qu'il puisse ressuciter peinard dedans. le nouveau roi regne dans un autre palais. Chan-chan est donc plein de palais construits en gros tous les 35 ans. Des malades on vous dit...
Et pres des ruines, un drole de chien (cf photo): c'est un chien nu dont la temperature corporelle est de 40 degres, utilise pour calmer les douleurs des arthritiques. Pratique non, le chien medicinal?

Et l'apres-midi, hop un peu de surf sur le pacifique, dechaine comme jamais ainsi que vous pouvez le voir sur la photo.

Autre chose tres importante qui ravira les Jean-Claude Dusse de la liste (s'il y en a): au Perou les mâles gringos ont la super cote: une horde de femmes d'un certain age nous ont pris en otage pour une seance photo, et plus tard c'est un car de collegiennes qui en faisait autant.

00:10 Publié dans Equateur/Perou | Lien permanent | Envoyer cette note

samedi, 03 décembre 2005

L'Equateur, d'Ibara a Quito

On nous l'avait dit, la difference entre la Colombie et l'Equateur se voit immediatement. Autant la Colombie est verte, autant l'Equateur est sec,  mais pas moins beau, loin de la. On decouvre ces paysages avec emerveillement, une succession de volcans, partout. Apres un bref passage dana la ville d'Ibara, on enchaine sur Otavalo et son marche artisanal perpetuel. Il faut y aller absolument le samedi ou les rues sont bondees d'etalages de pulls en laine, de flutes de pan, de quena (une sorte de flute mais sans bec), de sacs typiquement locaux et pleins de choses qu'on
a envie de s'acheter mais on attendra d'etre en Bolivie pour ca (becoz beaucoup moins cher).
En attendant le samedi et son marche, on s'est prevu une balade a la laguna Cuicocha, dans un parc national, pour le vendredi. Il s'agit d'un cratere de volcan effondre qui s'est rempli d'eau et qui donne un lac sublime, avec au milieu,
2 petites iles apparues lors d'eruptions successives. Le tour de la lagune prend 4 heures, sur un sentier sur la crete du cratere, en surplomb du lac (on vous dirait biende regarder les photos mais il n'y en a pas ...). Avant le depart, on prend des informations sur la securite (vols ...). A l'entree du parc, on nous informe que la police et les gens du parc ont fait des rondes, tout est tranquille. Comme on dit, il y a des jours avec et des jours sans, et la, ben, on n'a pas ete chanceux. A peine 1 heure apres notre depart, 2 individus peu sympathiques, etrangement habilles tout en
noir, avec des passe-montagnes sur la tete, sortent des fourres, l'un avec un pistolet et l'autre avec un couteau.
Meme si on veut fuir,la nature nous en empeche, on est dans une forte pente, il y a un peu de vide autour, et puis,
on ne sait pas pourquoi, mais dans ces cas-la, on n'est pas tres courageux. Bon, en 10 mn on etait depouille de tout ce qu'on avait emmene (appareil photo, cartes memoire, piles rechargables, lunettes solaires, polaire, creme solaire, stick solaire et meme nos ponchos a 5 sous, sac a dos et j'en oublie ...). Nos cours de self defense ont ete appliques a la lettre : ne pas bouger, tout donner ! Comme ils savaient qu on aimait la randonnee, ils nous ont oblige a terminer le tour de la lagune, soit 3 heures de marche.  Ils sont partis, non sans nous jouer un air de flute, qu'on venait d'acheter a Otavalo et qu'on voulait essayer, avec vue sur le lac (ils ont de l'humour par ici). Par chance, au detour du chemin, nous avons croise un gars dans une camionette, puis la police et on nous a ramene a l'entree du parc. En tout cas pour ceux qui trouvent le travail stressant, on vous conseille l'attaque a main armee: "The experience of a lifetime" comme ils disent...
Une deposition plus loin a la police d'Otavalo histoire d'envoyer ca a notre assurance, on rentre se detendre... Le lendemain, la police est venue nous chercher pour tenter d'identifier un des voleurs (qu'ils venaient d'arreter) et/ou quelques trucs qu'ils avaient trouve a son domicile. On a reconnu  2, 3 trucs, le pistolet mais pas le gars. Il n'y a rien d'autre qu'un indigene pour ressembler a un indigene (c'est tout ce qu'on pouvait dire sur nos agresseurs : 1m60, indigene, ne sachant presque pas lire et jouant de la flute ...).
Nous voila dans un poste de police avec le voleur au pistolet, a nos cotes, a 1 m, lui, il se fait cuisiner, et nous, ben, les flics sont contents qu'on reconnaisse nos affaires et l'arme, mais ils ne prennent rien par ecrit, a l'oral, ca suffit ici ! Apres 3 heures aux cotes des policiers, il faut qu'on demande a se faire ramener, car ces gens ma foi super sympathiques, voulaient nous faire poireauter encore 3 heures, le temps que le voleur finisse de balancer ses potes et d'expliquer leurs methodes.
Du coup, le samedi, sur le marche d'Otavalo, on avait des trucs a acheter, il faut voir le bon cote des choses ;-). Otavalo, c'est beau et pleins d'aventures mais il est temps d'enchainer, on bouge pour Quito (2800m d'altitude). On arrive dans un de ces hotels typiques pour voyageurs, ou tout le monde parle anglais ! Le proprietaire est un Canadien et a pris du temps pour visiter tout l'Equateur. Il a ensuite fait des fiches sur toutes les attractions touristiques et affiche ca sur tous les murs de l'hotel. C'est une mine d'infos. On va trainer nos guetres un bon moment a Quito grace a ca. On prend le telepherique qui nous monte a 4100. Facile ici de se faire des 4000 :-) De la on enchaine sur le Rucu Pichincha a 4700m, une super balade qui se termine en legere escalade dans les rochers, un truc qu'on n'aurait jamais fait si on ne suivait pas depuis le debut un suisse experimente a donf (il se fait un 6500m avec un copain, sans carte car le copain l'a oublie, et tout ca sans guide). Arrives en haut, on est rejoint par 3 gars dont un suisse francais. C'est assurement le meilleur endroit pour y faire des rencontres :-) Pour donner une idee de l'ambiance qui regne a 4700m, on est en chemise, sans polaire (histoire de ne pas se faire voler celle qu'on vient de racheter ;-) et on a juste froid aux doigts). Comme il faut "desescalader" les 20 premiers metres, il ne vaut mieux pas trainer la, on dit aurevoir a tous nos copains.
Le jour suivant, on grimpe a la lac glaciaire du volcan Cayambe, avec un australien de l'hotel cette fois. Comment decrire cet endroit ? C'est un volcan recouvert d'un glacier. Ce glacier (neige comme glace) commence a 5000m et couvre le volcan jusqu'au sommet, quelque chose comme 5700m. Cette fois encore, il s'agit d'une petite marche de 4600 a 5000m, sans neige, ou on se trouve en bordure du glacier qui est absolument gigantesque, magnigique, on est epoustoufle. Le lac en contrebas donne l'occasion de belles photos (et oui, on a du racheter un appareil, c'est sympa pour notre budget de voyage, a votre bon coeur d'ailleurs!). On est content de se trouver a 5000m, sans mal de tete, ni mal d'estomac, rien ...
On aimerait bien grimper le volcan Cotopaxi, ca nous fait rever, avec une bonne acclimatation, c'est jouable. Nos 2 premieres balades sont un bon debut mais ce n'est pas suffisant. On devrait enchainer avec une vraie rando comme l'Ilinizas (2 jours qui te menent a 5270m, dont une nuit a 4600m en refuge pendant laquelle il ne fait pas vraiment compter dormir d'ailleurs nous dit-on) puis on pourra tenter le Cotopaxi (5798m) sur 2 jours, mais avec une bonne portion dans la neige cette fois. Bon, apres un passage dans les agences, on decide de renoncer, c'est trop cher mon fils : Ilinizas 138 dollars + Cotopaxi 185 dollars par personne. Comme Asaf un copain israelien nous a dit que le Misti au Perou se fait pour 60 dollars les 2 jours, on va attendre de grimper la-bas, c'est plus raisonnable.
Si vous voulez rigoler, ca vaut le coup de faire le tour des agences de Quito pour le Cotopaxi d'ailleurs. Les plus serieuses te disent que tu peux tenter de grimper a condition d'avoir passe au moins 5 jours a Quito (2800m) puis faire 2 a 3 marches d'acclimatations a des altitudes comme 3500, 4000 et 5000m. Le plus gros taux de reussite nous dit un gars d'une agence est de 60% et c'est eux qu'ils l'ont. Nous, on a entendu que seuls 20 % des gens y arrivent vraiment a cause du mal des montagnes. Bon, comment savoir ?! Maintenant,vous allez dans une agence pas serieuse, et elle vous fait tenter le Cotopaxi si vous avez passe 3 jours a Quito seulement ... Et en plus, ils te disent qu'ils ont 90% de reussite. Il y a un autre sujet chaud dans les agences, c'est le niveau de certification des guides. Les agences serieuses te font partir avec un vrai guide pour 2 personnes, et les autres, avec un mec pas forcement certifie ni motive mais ils vont t'assurer qu'il s'agit d'un guide certifie.
Il parait que les guides qui ne sont pas payes assez sont rarement motives pour te faire atteindre le sommet puisqu'il est paye pareil que tu y ailles ou pas, et que cela rentre pour beaucoup dans le taux d'echecs de l'ascension des sommets que ce soit en Equateur ou au Perou. En d'autres mots, crache ta tune, sinon ...
Sinon, ce qui est sympa dans ce voyage, c'est les rencontres ! Nous qui n'avions jamais vu d'israeliens par exemple, on en croise partout ici. Les israeliens font 3 ans d'armee et les israeliennes 2, et puis apres, presque tous, partent voyager dans le monde.
La destination la moins chere etant l'Amerique du Sud, on en croise partout. On a rencontre 3 israeliens a San Agustin en Colombie, et il y a 2 jours ils etaient a Quito, du coup on a passe une soiree ensemble a se raconter nos aventures respectives, a continuer d'echanger sur des sujets assez chauds comme Israel/Palestine, les juifs pendant la guerre 39-45 et le gouvernement de Vichy ...
Ce sont des gars super sympa, super flemards capables jouer aux cartes pour determiner lequel des 3
va devoir se lever pour eteindre la bougie :-). Ils sont non croyants, non pratiquants, assez loin des israeliens qu'on voit a la tele en France ! Dans ce voyage, on croise tellement de gens differents, avec des conceptions differentes de la vie, c'est enrichissant, passionnant.
Le planning pour demain dimanche, c'est mountain bike sur les volcans Cotopaxi et Chimborazo (le plus haut de l'Equateur),  sur 2 jours, en se faisant monter a des altitudes de 5000m en camionette et a nous les descentes fabuleuses. Bon, d'habitude en France, on fait l'effort de monter pour meriter la descente, mais la, on ne sait pas ce que ca donnerait de grimper en vtt a 5000m, vu qu'a pied deja on marche comme des papy de 80 ans, et qu'on s'arrete parfois si la pente est forte !

Notre hotel fait des soirees "rhum and coke" les lundis, mercredis et vendredis, donc on se remet tout doucement aujourd'hui de s'etre couches tard, apres avoir discutes longtemps ...  Aujourd'hui aussi, il y a la fete qui commence dans les rues de Quito, il y a du monde, mais aussi des orchestres de musique sur les toits des bus,  et attention aux pickpockets (une specialite du coin ;-)  ).

21:15 Publié dans Equateur | Lien permanent | Envoyer cette note