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samedi, 17 décembre 2005

Fin d'Equateur , debut de Perou

Comme on a renonce a l'ascencion du Cotopaxi pour cause de budget, on s'est mis en tete de faire le tour du Cotopaxi et du Chimborazo en VTT. Nous voila donc partis, largues a 4800m sur les pentes de cendres  du Cotopaxi. C'aurait pu etre genial si  la grele ne s'en etait pas melee... on n'a finalement vu le sommet que 5 minutes depuis le restau au pied de la descente. Heureusement au petit matin du 2eme jour la vue sur le Chimborazo depuis notre hotel (une gare ferroviaire reconvertie, cf les photos) etait simplement hallucinante. Des la fin du petit dej', c'etait re-couvert, et une fois sur les velos, pluie et grele au rendez-vous. Cool, non?

On est ensuite alles se changer les idees a Baños, petite ville blottie au pied du volcan Tungurahua. Le volcan est actif et on peut voir la fumee sortir du cratere a plus de 5000m. Pas moyen d'y grimper c'est interdit depuis l'eruption de 99. Depuis cette annee d'ailleurs les gens forment regulierement des processions implorant Notre Dame des Eaux Saintes (la vierge locale) d'empecher le volcan de leur peter a la gueule.
L'hotel tenu par un anglais renomme Don Paolo par le personnel local abrite une impressionnante collection de bestioles: des tarentules a gogo (Celine joue avec une d'entre elles sur une photo), des escargots geants (un peu de beurre et de persil...), une tortue sauvee de la marmite des indigenes, une chienne anciennement abandonnee fanatique de hamacs (s'il y a quelqu'un dedans), et un tas d'insectes morts, papillons et scarabees geants. Parmi toute cette faune on a rencontre une francaise de Tours, Aurelie, avec qui on a voyage la semaine suivante.
Les environs de Baños sont tiptops, avec plein de chutes d'eau (dont le Pailon del diablo, en photo), de torrents et de montagnes abruptes mais verdoyantes. A gouter aussi, les excellentes glaces, et les sucreries faites maison, miam!
Ensuite, direction Cuenca, belle ville coloniale, la plus belle d'Equateur parait-il. Soit c'est beau. Il y a 2-3 ruines incas, et un musee des cultures aborigenes de -5000 ans a +1500 ans autour de J.C. Le musee vaut bien le coup avec ses collections de poteries et amulettes de sorciers, le tout superbement explique en francais par la guide locale. Clou du spectacle, une tete reduite par les indiens Jivaros: c'est une tete de femme d'une tribu vaincue, d'ou ils retirent le cerveau (ca c'est vite fait, hein les gars!), puis le crane (plus dur...), avant de cuire le reste tout doucettement jusqu'a obtention d'une tete de 12cm de diametre. La tete peut ensuite orner gracieusement le sceptre du chef de la tribu.

Bled suivant, Vilcabamba, dans la vallee des centenaires. Avant il y avait soit-disant plein de centenaires grace au climat ideal et au parfait equilibre mineral de l'eau. maintenant, changement de regime alimentaire, lessives faites dans le torrent et epandage d'engrais chimique font qu'il n'y a probablement pas plus de centenaires qu'a Grenoble. Mais les legendes ayant la vie dure, plein de gros ricains friques s'achetent des residences secondaires dans le coin.
Notre hotel, le Rendez-Vous, est un havre de paix ou on se surprend a glandouiller toute la journee dans un hamac (apres un footing tout de meme). Et  le restau a ne pas rater, le Shanta´s: Lola et Shanta, les patrons du lieux, y font le meilleur milkshake au chocolat qu'on n'ait jamais mange.
Aurelie remontant en Amazonie equatorienne pour y feter son anniversaire le 16, nos routes se separent la. On fête ca dignement a coup d'alcool de serpents (sel - cul sec - citron) et commme dit Lola, apres 3 serpents, on va se coucher. Un deja, ca ira :-)

C'est donc a deux que nous quittons Vilcabamba, avec pour nouvel objectif de passer la frontiere Equateur-Perou par bus de nuit. Nous rencontrons la Markus, un jeune allemand egalement en vadrouille pour 2 mois et demi avant de commencer la vie active. Apres une nuit d'enfer entasses dans le bus, a être reveilles perpetuellement, notamment vers 3h pour le passage de la frontiere (sans probleme car les douaniers avaient autant envie de dormir que nous), nous arrivons a Piura, notre premiere ville peruvienne. On ne s'y arrête pas, on enchaîne pour Lambayeque pour y visiter le musee de la civilisation Mochica ou sont exposes les resultats des recherches archeologiques. Le site archeologique lui-meme ne vaut pas bien le coup, les pyramides tronquees des Mochica etant faites de briques d'abode (gravier, sable, terre, bouse...), elles n'ont que moyennement resiste a 13 siecles d'erosion: on dirait maintenant de gigantesques tas de gravats.

La meme journee on se recolle 6h de bus pour Trujillo puis Huanchaco, un petit village coince entre desert et ocean pacifique. L'endroit est tres sympa, il y a des pecheurs sur des droles d'embarcations de roseau, et des surfeurs. Le lendemain on visite les ruines de Chan-Chan (civilisation de 1100 a 1500). Le guide nous explique tout, c'est marrant:
les pauvres vivent dehors et les riches, dont le roi, dans le palais. Les pauvres viennent faire des offrandes a la Lune, leur dieu principal (qui est plus baleze que le soleil parce qu'on peut la voir le jour ET la nuit, et toc!). Le temple etant dans le palais, le roi recupere toutes les offrandes pour lui, pas con. Le roi a 90 femmes, dont la principale est sa soeur, ou au pire sa demi soeur. Quand il meurt vers 30-35 ans, on zigouille aussi les 90 femmes -agees entre 15 et 25 ans-, on enterre tout le monde, et le fils de la femme principale (la soeur du roi donc) devient le roi et bien sur sa femme est soit sa soeur, soit au pire une demi-soeur. Vive la consanguinite, d'ou la faible esperance de vie. Et comme ces braves gens croyaient a la resurrection, des que le roi mourrait lui et ses femmes etaient enterres dans le palais, puis le palais etait ferme pour qu'il puisse ressuciter peinard dedans. le nouveau roi regne dans un autre palais. Chan-chan est donc plein de palais construits en gros tous les 35 ans. Des malades on vous dit...
Et pres des ruines, un drole de chien (cf photo): c'est un chien nu dont la temperature corporelle est de 40 degres, utilise pour calmer les douleurs des arthritiques. Pratique non, le chien medicinal?

Et l'apres-midi, hop un peu de surf sur le pacifique, dechaine comme jamais ainsi que vous pouvez le voir sur la photo.

Autre chose tres importante qui ravira les Jean-Claude Dusse de la liste (s'il y en a): au Perou les mâles gringos ont la super cote: une horde de femmes d'un certain age nous ont pris en otage pour une seance photo, et plus tard c'est un car de collegiennes qui en faisait autant.

00:10 Publié dans Equateur/Perou | Lien permanent | Envoyer cette note