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mercredi, 22 février 2006

Chili et Argentine, vers le sud

Ca faisait un moment qu'on n'avait pas ecrit, mais on avait une bonne raison: on etait en vacances. Ben oui, parce que jusque la on etait en v...oyage, et oui c'est different! Depuis San Pedro de Atacama, on en avait franchement marre de bouger tout le temps: prendre un bus, chercher un hotel, puis une agence de tourisme, faire le tour le lendemain, et rebouger. Notre nouvel objectif etait donc de trouver un endroit ou on se sente bien pour y rester plus longtemps.

On a commence par passer la frontiere Chili-Argentine pour s'installer a Uspallata, un village dans les Andes sur la route de Mendoza. Arrives sur place a 1h du mat', on se met en quete d'un endroit ou dormir. Pas de chance tout est plein. A 2h du mat' on finit par degoter un bungalow qui nous parait cher au premier abord. Finalement c'est top, c'est un bungalow 6 places avec salon, cuisine et tout, dans un grand jardin avec piscine. On y reste 3 jours a profiter de la piscine, a faire du tandem (c'est pas demain la veille qu'on tente Valence-Gap sur un truc comme ca), a glandouiller et a courir. Le probleme, c'est qu'il fait treeeeeeeeeeeeeees chaud. On enchaine donc pour Mendoza, a la recherche d'un lieu du meme genre mais plus tempere.

Mendoza, c'est un peu dans le genre Montpellier en plein mois d'aout: une ville moderne, touristique et une canicule a crever. Le truc marrant, c'est qu'il y a plein de voitures francaises, des modeles les plus recents aux plus vieux: les 307 cotoient les 403. On est attires par l'ascension de l'Aconcagua (6960m), mais on est vite calmes par les tarifs: plus de 2000$ par personne!!! C'est des malades, nous on va plutot revenir grimper le Taillefer pour pas un rond...

On enchaine donc rapidement (si on peut dire que 20h de bus c'est "rapidement") pour un endroit qu'on avait hate de visiter, Bariloche, dans le Lake District Argentin (passk'il y a la meme chose au Chili). Alors la, pfiou! on va y rester un peu! il y a des tonnes de lacs partout, dont le lac Nahuel Huapi au bord duquel est installee la ville de Bariloche. Alors la ville elle-meme est hyper touristique, mais tres jolie quand meme, et les environs sont splendides. Le lac est immense (p'tet comme le Leman, mais tout tortueux) et entoure de montagnes et de forets: on se croirait un peu en Suisse, et un peu dans les fjords norvegiens (d'apres les photos qu'on en a vu, puisqu'on n'y est jamais alle). Les  jours qu'on y a passe ont file, entre glandouille, vtt, glandouille, rando en montagne et degustation des hallucinants "bife de chorizo" (qui comme leur nom ne l'indique pas sont les meilleurs paves de boeuf qu'on a eu l'occasion de manger dans toute notre vie).

On reste ensuite deux jours a Villa la Angostura, sur la route vers le Chili, de l'autre cote du lac Nahuel Huapi. Meme type de cadre mais bien plus tranquille que Bariloche. D'un coup de vtt on y explore le parc national Los Arrayanes, qui protege une espece d'arbre au tronc cannelle qui ne pousse apparement plus qu'ici, et qui s'appelle, je vous le donne Emile... Arrayanes.

Direction ensuite le Chili, parce qu'on avait prevu de descendre a Puerto Montt, puis l'ile Chiloe et la fameuse carretera australe. Mais entre temps on a croise 2 gallois qui nous ont parle du volcan Villarrica, actif avec de la lave dans le cratere, du coup on a un peu change de programme: on tente d'y aller, mais les bus sont pleins (car le gros c.. de l'agence a refuse de nous reserver 2 places pendant qu'on allait retirer des sous chiliens)  donc on va a Valdivia en attendant: c'est une p'tite ville sympa, surtout que se prepare la grande fete annuelle et que du coup on assiste gratos a une demonstration de voltige aerienne. Autre attraction, les lions de mer qui se prelassent sur le quai pres du marche au poisson.

Le lendemain nous revoila un peu plus au nord, dans le Lake District Chilien (saviez-vous qu'il y a la meme chose en Argentine?) a Villarrica au pied du volcan du meme nom. Pour 50$ par tete de pipe, l'agence Trancura (que nous deconseillons formellement, tellement que c'est une usine a fric qui se fout des gens) nous equipe de la tete aux pieds - piolet, crampons, pantalon et veste impermeable, gants et sac a dos - et nous emmene a l'assaut de la bete: 2840m d'un cone volcanique recouvert d'un glacier. C'est un business qui marche bien, puisque nous sommes 40 touristes en file indienne a grimper dans la neige (rien que pour notre agence, et c'est comme ca tous les jours). L'arrivee au sommet vaut vraiment le coup: a l'instant ou on met le pied sur la crete du cratere, on se prend dans la figure une bouffee de je-ne-sais-quel gaz qui prend les poumons, irrespirable. Le cratere est tres abrupt, avec une collerette de glace salie par la cendre, et en-dessous ca plonge a pic jusqu'au lac de lave qu'on ne voit pas directement (c'est maree basse), mais d'ou la lave gicle et la fumee rouge s'echappe. C'est vraiment impressionnant! La redescente se fait le cul dans la neige, dans des toboggans traces par le passage de touristes.

Et la, on est a Puerto Montt, bof... c'est tres moche, les gens des "hospedajes" (pensions de famille) sont tous plus desagreables les uns que les autres, et on ne vous parle pas des 2 agences de tourisme qu'on a visitees... une excursion vite fait demain, et on file a Chiloe!

01:05 Publié dans Argentine / Chili | Lien permanent | Envoyer cette note

vendredi, 03 février 2006

Du salar d'Uyuni a Santiago

Nous voila donc partis pour 3 jours d'excursion depuis Uyuni jusqu'a la frontiere chilienne a San Pedro de Atacama, en compagnie de 3 australiens et une hollandaise, dans un 4x4 en bout de course.

Le salar, un incontournable d'Amerique du Sud. Maintenant on sait pourquoi! Au debut on etait decu a l'idee de le voir inonde et non pas plus blanc que blanc (comment, tu ne connais pas le nouvel Omo?!?!?!), mais finalement c'aura ete un grand moment de notre voyage. On vous laisse aller voir l'album photo meme si ca ne rend pas l'impression qu'on a eue (ehoh, z'avez qu'a aller voir vous memes!), parce que ce n'est pas vraiment evident a decrire: il n'y a pas un souffle de vent sur le salar, et les 20 cm d'eau qui le recouvrent en font un mirroir parfait de 12000 kilometres carres. Il est difficile de faire la difference entre le ciel et son reflet, et les montagnes a l'horizon ont l'air de voler. Incroyable!!!

On descend ensuite plein sud dans le Sud-Lipez, region desertique aux sables et  lagunes de multiples couleurs et aux formations geologiques etranges. Le temps n'est pas vraiment avec nous, mais le desert sous l'orage, c'est chouette quand meme!

Le troisieme jour est incroyable, cf les photos encore une fois, une photo valant plus qu'un long discours. On se leve a 5h30 et on commence par des geysers qui n'en sont pas vraiment, dans le lever du soleil. Il s'agit plutot d'un degazage permanent de vapeur d'eau chargee de soufre (ca pue l'oeuf pourri) dans de petits crateres de boue grise et bouillonnante, avec des bruits de cocotte-minute. On passe ensuite par les bains thermaux, bof, on ne s'est meme pas baigne, mais par contre le lac et les montagnes enneigees au dessus du desert rouge et sous le ciel bleu nous ont emmerveilles! Ces cretins d'Australiens ont beau dire qu'ils ont prefere l'OktoberFest (la fete de la biere de nos cousins Germains), le Sud Lipez detrone a nos yeux l'etrange tepuy de Roraima au hit parade des beaux paysages... On finit par arriver devant la laguna verde (un lac vert, comme son nom l'indique) au pied du Licancabur helas couvert d'un chapeau nuageux. Ca craint, on voulait y monter mais s'il n'y a rien a voir... Une discussion avec le guide local nous rassure, au lever du jour tout est clair! On prend donc rendez-vous pour le lendemain, 2h du mat'.

1h30 lever, petit dej', 30 minutes de 4x4 et nous voila en train de marcher dans le froid, a la frontale, a 4600m d'altitude. Le Licancabur se detache en noir sur un fond plus etoile que jamais, oh c'est booooooooo! on marche, on marche... le ciel s'eclaircit tout doucement et le paysage devient superbe, laguna verde, laguna blanca, volcans a gogo, desert rouge, scintillement du givre sur les cailloux. 7h38, on arrive au sommet a 5960m, youhou! Pour Christophe ca a ete tranquillou comme grimper Chamechaude, et pour Celine, un chouilla de sensation de faiblesse sur la fin mais rien de comparable avec le calvaire du Chachani. Il faut croire que ca change tout de bien manger et bien dormir la veille. Au sommet, c'est tiptop: le cratere en dessous de nous abrite le petit lac dans lequel l'inessoufflable Nicolas Hulot a debusque des especes de planctons endemiques. La redescente se fait plein pot dans la cendre et le pierrier, et a 10h on est au 4x4. Petite note a l'intention des gens qui nous ont dit que la montee est infernale et qu'a cause de la cendre a chaque pas on redescend la moitie de ce qu'on a monte: vous vous etes plante de chemin! il faut monter par le chemin de montee, et descendre par le chemin de descente!

Du 4x4, on saute dans le bus pour le Chili, et apres avoir mis les pieds dans la niege au Licancabur le matin, on arrive quelques heures plus tard, vers 13h, dans le desert, a la douane Chilienne. Des cingles ces douaniers, dirons-nous: a peine descendu du bus il faut desinfecter ses semelles de chaussures en marchant dans une espece de bain moussant, soit-disant pour eviter d'amener les maladies boliviennes. Ben oui mais nous on a plusieurs paires de godasses dans le sac, non desinfectees... En tout cas la difference Bolivie Chili est flagrante: les routes sont goudronnees comme chez nous, les bus neufs, et les prix vont du simple au decuple, aye ca fait mal! a San Pedro, une oasis dans le desert d'Atacama (tres tres tres sec), mais surtout un centre touristique de premier ordre: on se sent vraiment comme un portefeuille sur pattes ici. l'hotel a 10$ par personne, le restau a 24$ pour deux, on ne va pas trainer ici, nous... Christophe se tape un footing le matin, eh bien c'est etonnant, on court vachement plus vite a 2400m qu'a 4000m. On fait ensuite un saut a la fameuse Vallee de la Luna qui ressemble a un paysage lunaire, sauf que c'est rouge. Et pourquoi ils ne l'ont pas appelee la vallee de Mars alors???

Bon comme y en a marre de se faire racketer (style un dollar le litre de lait!), on veut filer a Salta en Argentine. Pas de bol les bus sont pleins pendant 5 jours au moins. Ben... Santiago alors! 24h de bus, beurk... on y va quand meme. Et c'est donc la qu'on est pour l'instant, en attendant le bus de ce soir qui doit nous emmener a la frontiere Argentine, parce que le Chili et Santiago en particulier, c'est trop europeen pour nous.

19:07 Publié dans Bolivie / Chili | Lien permanent | Envoyer cette note