samedi, 03 décembre 2005

L'Equateur, d'Ibara a Quito

On nous l'avait dit, la difference entre la Colombie et l'Equateur se voit immediatement. Autant la Colombie est verte, autant l'Equateur est sec,  mais pas moins beau, loin de la. On decouvre ces paysages avec emerveillement, une succession de volcans, partout. Apres un bref passage dana la ville d'Ibara, on enchaine sur Otavalo et son marche artisanal perpetuel. Il faut y aller absolument le samedi ou les rues sont bondees d'etalages de pulls en laine, de flutes de pan, de quena (une sorte de flute mais sans bec), de sacs typiquement locaux et pleins de choses qu'on
a envie de s'acheter mais on attendra d'etre en Bolivie pour ca (becoz beaucoup moins cher).
En attendant le samedi et son marche, on s'est prevu une balade a la laguna Cuicocha, dans un parc national, pour le vendredi. Il s'agit d'un cratere de volcan effondre qui s'est rempli d'eau et qui donne un lac sublime, avec au milieu,
2 petites iles apparues lors d'eruptions successives. Le tour de la lagune prend 4 heures, sur un sentier sur la crete du cratere, en surplomb du lac (on vous dirait biende regarder les photos mais il n'y en a pas ...). Avant le depart, on prend des informations sur la securite (vols ...). A l'entree du parc, on nous informe que la police et les gens du parc ont fait des rondes, tout est tranquille. Comme on dit, il y a des jours avec et des jours sans, et la, ben, on n'a pas ete chanceux. A peine 1 heure apres notre depart, 2 individus peu sympathiques, etrangement habilles tout en
noir, avec des passe-montagnes sur la tete, sortent des fourres, l'un avec un pistolet et l'autre avec un couteau.
Meme si on veut fuir,la nature nous en empeche, on est dans une forte pente, il y a un peu de vide autour, et puis,
on ne sait pas pourquoi, mais dans ces cas-la, on n'est pas tres courageux. Bon, en 10 mn on etait depouille de tout ce qu'on avait emmene (appareil photo, cartes memoire, piles rechargables, lunettes solaires, polaire, creme solaire, stick solaire et meme nos ponchos a 5 sous, sac a dos et j'en oublie ...). Nos cours de self defense ont ete appliques a la lettre : ne pas bouger, tout donner ! Comme ils savaient qu on aimait la randonnee, ils nous ont oblige a terminer le tour de la lagune, soit 3 heures de marche.  Ils sont partis, non sans nous jouer un air de flute, qu'on venait d'acheter a Otavalo et qu'on voulait essayer, avec vue sur le lac (ils ont de l'humour par ici). Par chance, au detour du chemin, nous avons croise un gars dans une camionette, puis la police et on nous a ramene a l'entree du parc. En tout cas pour ceux qui trouvent le travail stressant, on vous conseille l'attaque a main armee: "The experience of a lifetime" comme ils disent...
Une deposition plus loin a la police d'Otavalo histoire d'envoyer ca a notre assurance, on rentre se detendre... Le lendemain, la police est venue nous chercher pour tenter d'identifier un des voleurs (qu'ils venaient d'arreter) et/ou quelques trucs qu'ils avaient trouve a son domicile. On a reconnu  2, 3 trucs, le pistolet mais pas le gars. Il n'y a rien d'autre qu'un indigene pour ressembler a un indigene (c'est tout ce qu'on pouvait dire sur nos agresseurs : 1m60, indigene, ne sachant presque pas lire et jouant de la flute ...).
Nous voila dans un poste de police avec le voleur au pistolet, a nos cotes, a 1 m, lui, il se fait cuisiner, et nous, ben, les flics sont contents qu'on reconnaisse nos affaires et l'arme, mais ils ne prennent rien par ecrit, a l'oral, ca suffit ici ! Apres 3 heures aux cotes des policiers, il faut qu'on demande a se faire ramener, car ces gens ma foi super sympathiques, voulaient nous faire poireauter encore 3 heures, le temps que le voleur finisse de balancer ses potes et d'expliquer leurs methodes.
Du coup, le samedi, sur le marche d'Otavalo, on avait des trucs a acheter, il faut voir le bon cote des choses ;-). Otavalo, c'est beau et pleins d'aventures mais il est temps d'enchainer, on bouge pour Quito (2800m d'altitude). On arrive dans un de ces hotels typiques pour voyageurs, ou tout le monde parle anglais ! Le proprietaire est un Canadien et a pris du temps pour visiter tout l'Equateur. Il a ensuite fait des fiches sur toutes les attractions touristiques et affiche ca sur tous les murs de l'hotel. C'est une mine d'infos. On va trainer nos guetres un bon moment a Quito grace a ca. On prend le telepherique qui nous monte a 4100. Facile ici de se faire des 4000 :-) De la on enchaine sur le Rucu Pichincha a 4700m, une super balade qui se termine en legere escalade dans les rochers, un truc qu'on n'aurait jamais fait si on ne suivait pas depuis le debut un suisse experimente a donf (il se fait un 6500m avec un copain, sans carte car le copain l'a oublie, et tout ca sans guide). Arrives en haut, on est rejoint par 3 gars dont un suisse francais. C'est assurement le meilleur endroit pour y faire des rencontres :-) Pour donner une idee de l'ambiance qui regne a 4700m, on est en chemise, sans polaire (histoire de ne pas se faire voler celle qu'on vient de racheter ;-) et on a juste froid aux doigts). Comme il faut "desescalader" les 20 premiers metres, il ne vaut mieux pas trainer la, on dit aurevoir a tous nos copains.
Le jour suivant, on grimpe a la lac glaciaire du volcan Cayambe, avec un australien de l'hotel cette fois. Comment decrire cet endroit ? C'est un volcan recouvert d'un glacier. Ce glacier (neige comme glace) commence a 5000m et couvre le volcan jusqu'au sommet, quelque chose comme 5700m. Cette fois encore, il s'agit d'une petite marche de 4600 a 5000m, sans neige, ou on se trouve en bordure du glacier qui est absolument gigantesque, magnigique, on est epoustoufle. Le lac en contrebas donne l'occasion de belles photos (et oui, on a du racheter un appareil, c'est sympa pour notre budget de voyage, a votre bon coeur d'ailleurs!). On est content de se trouver a 5000m, sans mal de tete, ni mal d'estomac, rien ...
On aimerait bien grimper le volcan Cotopaxi, ca nous fait rever, avec une bonne acclimatation, c'est jouable. Nos 2 premieres balades sont un bon debut mais ce n'est pas suffisant. On devrait enchainer avec une vraie rando comme l'Ilinizas (2 jours qui te menent a 5270m, dont une nuit a 4600m en refuge pendant laquelle il ne fait pas vraiment compter dormir d'ailleurs nous dit-on) puis on pourra tenter le Cotopaxi (5798m) sur 2 jours, mais avec une bonne portion dans la neige cette fois. Bon, apres un passage dans les agences, on decide de renoncer, c'est trop cher mon fils : Ilinizas 138 dollars + Cotopaxi 185 dollars par personne. Comme Asaf un copain israelien nous a dit que le Misti au Perou se fait pour 60 dollars les 2 jours, on va attendre de grimper la-bas, c'est plus raisonnable.
Si vous voulez rigoler, ca vaut le coup de faire le tour des agences de Quito pour le Cotopaxi d'ailleurs. Les plus serieuses te disent que tu peux tenter de grimper a condition d'avoir passe au moins 5 jours a Quito (2800m) puis faire 2 a 3 marches d'acclimatations a des altitudes comme 3500, 4000 et 5000m. Le plus gros taux de reussite nous dit un gars d'une agence est de 60% et c'est eux qu'ils l'ont. Nous, on a entendu que seuls 20 % des gens y arrivent vraiment a cause du mal des montagnes. Bon, comment savoir ?! Maintenant,vous allez dans une agence pas serieuse, et elle vous fait tenter le Cotopaxi si vous avez passe 3 jours a Quito seulement ... Et en plus, ils te disent qu'ils ont 90% de reussite. Il y a un autre sujet chaud dans les agences, c'est le niveau de certification des guides. Les agences serieuses te font partir avec un vrai guide pour 2 personnes, et les autres, avec un mec pas forcement certifie ni motive mais ils vont t'assurer qu'il s'agit d'un guide certifie.
Il parait que les guides qui ne sont pas payes assez sont rarement motives pour te faire atteindre le sommet puisqu'il est paye pareil que tu y ailles ou pas, et que cela rentre pour beaucoup dans le taux d'echecs de l'ascension des sommets que ce soit en Equateur ou au Perou. En d'autres mots, crache ta tune, sinon ...
Sinon, ce qui est sympa dans ce voyage, c'est les rencontres ! Nous qui n'avions jamais vu d'israeliens par exemple, on en croise partout ici. Les israeliens font 3 ans d'armee et les israeliennes 2, et puis apres, presque tous, partent voyager dans le monde.
La destination la moins chere etant l'Amerique du Sud, on en croise partout. On a rencontre 3 israeliens a San Agustin en Colombie, et il y a 2 jours ils etaient a Quito, du coup on a passe une soiree ensemble a se raconter nos aventures respectives, a continuer d'echanger sur des sujets assez chauds comme Israel/Palestine, les juifs pendant la guerre 39-45 et le gouvernement de Vichy ...
Ce sont des gars super sympa, super flemards capables jouer aux cartes pour determiner lequel des 3
va devoir se lever pour eteindre la bougie :-). Ils sont non croyants, non pratiquants, assez loin des israeliens qu'on voit a la tele en France ! Dans ce voyage, on croise tellement de gens differents, avec des conceptions differentes de la vie, c'est enrichissant, passionnant.
Le planning pour demain dimanche, c'est mountain bike sur les volcans Cotopaxi et Chimborazo (le plus haut de l'Equateur),  sur 2 jours, en se faisant monter a des altitudes de 5000m en camionette et a nous les descentes fabuleuses. Bon, d'habitude en France, on fait l'effort de monter pour meriter la descente, mais la, on ne sait pas ce que ca donnerait de grimper en vtt a 5000m, vu qu'a pied deja on marche comme des papy de 80 ans, et qu'on s'arrete parfois si la pente est forte !

Notre hotel fait des soirees "rhum and coke" les lundis, mercredis et vendredis, donc on se remet tout doucement aujourd'hui de s'etre couches tard, apres avoir discutes longtemps ...  Aujourd'hui aussi, il y a la fete qui commence dans les rues de Quito, il y a du monde, mais aussi des orchestres de musique sur les toits des bus,  et attention aux pickpockets (une specialite du coin ;-)  ).

21:15 Publié dans Equateur | Lien permanent | Envoyer cette note