GROENLAND 2009 (la suite)
( Galerie des plus belles photos )
C’est parti pour huit jours de trek
Eh bien voilà une page de notre voyage tournée. Fabien repart en France, et nous on est en vol pour Ilulissat. L’avion nous y emmène en 4 bonds, passant par les tout petits aéroports de Nuuk, Sismut, Aasiaat.
Le vol n’est pas une perte de temps, c’est très beau !
Trop dur le Sudoku !
A l’aéroport d’Ilulissat on laisse un peu de matériel à la consigne, puis prend le taxi jusqu’à l’auberge de jeunesse. C’est pas très chouette mais très cher. Le taxi nous propose sa chambre d’hôte, même prix et bien mieux d’après lui. On tente le coup, et effectivement c’est mieux : un petit appart’ nickel avec trois chambres, cuisine et salon, rien que pour nous ! Idéal pour préparer le trek dans le confort. On lui prend donc pour une nuit, le temps de faire les courses. Si tout va bien demain on part en rando pour huit jours.
Nico en pleine préparation des sachets de petit déjeuner
Ilulissat est plein de chiens de traineaux qui aboient dès que leur maitre passe dans le coin, espérant un morceau de poisson.
Ilulissat (Icebergs en Groenlandais) avec ses maisons de bois peint et l’embouchure de l’icefjord au fond.
Allez hop il fait beau, en route !
Les sacs sont très très lourds, plus que d’habitude pour huit jours en
autonomie, la faute à la tente 4 saisons, au réchaud à essence, au téléphone
satellite, et aux vêtement chauds.
Derrière nous, l’icefjord qu’on compte longer le plus longtemps possible. Pour
aujourd’hui, petite étape car il est déjà 16h30 quand on quitte
Ilulissat !
Ouh lala, les icebergs sont d’un autre gabarit qu’à Narsaq par ici…
Voila un beau coin de bivouac !
On n’est en fait qu’à quelques km d’Ilulissat, il y a un sentier bien tracé,
pour cause de ruines inuit (ca vaut pas le coup, y a trois cailloux qui se
courent après). Amusants en revanche, les panneaux prévenant de la possibilité
d’un tsunami à cause des icebergs qui se renversent.
L’aventure, la vraie, c’est pour demain.
Rencontre avec la faune locale. C’est à peu près tout ce qu’on aura vu pendant ces huit jours. Il fait nettement plus froid ici, la flore est déjà rougeoyante, peut-être que les bestioles sont déjà cachées ?
Aussitôt le sentier qui ceinture Ilulissat quitté, le rythme
ralentit. Il faut sans cesse se repérer, s’orienter à la carte au 100000ème
et à la boussole. Ne pas oublier la déclinaison de 36 degrés Ouest…
On trouve çà et là des traces de passage de chasseurs (s’ils pouvaient ramasser
leurs cartouches ca serait pas plus mal, merci), mais dans l’ensemble la nature
est bien préservée. Coup de chance pour nous la végétation est très rase ici,
mais il faut faire attention, on a vite fait de se faire coincer par une barre
rocheuse et de devoir faire demi-tour.
Au terme de la deuxième journée de marche on s’installe dans un coin complètement perdu. Cherchez la tente !
Vue panoramique sur 40 kilomètres d’icefjord depuis le haut de la montagne qui surplombe le bivouac.
Ca meule un peu plus ici qu’à Narsaq ; Nico reste couvert sous la tente (mais il est content)
Le jour suivant on randonne dans la grisaille…
… mais ca se lève en fin de journée sous l’effet du vent glacial venant de l’inlandsis tout proche. Le beau temps ne nous quittera plus !
Cuisine à l’abri du vent, vue d’hélicoptère.
Et un beau coucher de soleil sur le fjord avant de se glisser dans la douce chaleur de nos duvets (et sous un monticule de vestes polaires pour Céline)
Céline sur la plage de sable d’un lac, encore et toujours sous le soleil, malgré les oscillations de plus ou moins 5mB du baromètre que Christophe continue de consulter, espérant finir par y comprendre quelque chose…
On se déchausse avant d’entrer dans le palace !
Un petit truc qui nous a bien simplifié la vie : on avait découpé un
« fond de tente » dans une bâche, ce qui permet de poser du matos au
sec dans l’abside et de replier une tente toujours sèche malgré l’humidité qui
remonte du sol.
Depuis le point culminant de notre trek (525m tout de
même ;o), la vue se dégage au nord ouest sur les grands lacs qu’on
parcourra demain, la baie de Disko chargée d’icebergs et l’île du même nom à
gauche.
Un vent puissant et glacial ne nous engage pas à trainasser au sommet.
Nico à l’exercice difficile de l’orientation : grosse déclinaison magnétique, carte au 100000ème (1cm=1km), pas facile de savoir où ça passe vraiment et où ça coince. Parfois l’évaluation des distances est déroutante, on est bien plus proche que ce qu’on croit.
Ben finalement ça passe ! Après une descente de pierrier un peu scabreuse puis une longue pente moussue nous voilà en fond de vallée. Y a plus qu’à tirer tout droit sur 3 km pour tomber sur un lac. L’inconnue là-bas, c’est de savoir si un passage bien particulier au fond du lac est franchissable ou non. Si non, demi-tour jusqu’au point de bivouac de la veille…
Heureusement le passage est ok. Ca tombe bien, parce qu’arriver jusque là a été un peu galère… la végétation ne nous a vraiment pas aidé le long du lac : globalement le terrain de progression était franchement ingrat: éboulis ou mousse surtout en zone marécageuse mais sec heureusement pour nous. On appréciait une bonne roche lisse.
Encore un beau bivouac au bord d’un grand lac très venté. Sur une presqu’ile en face on voit encore une de ces cabanes de chasseurs utilisées en hiver. On a été surpris de ne croiser personne. Ca aurait pu être sympa de discuter avec quelques autochtones.
Le vent souffle fort, très fort (un bon 80km/h à vue de nez). Il nous en coutera des arceaux tordus, malgré une tente géodésique. Ce matin là, à 7h30 on était tout habillés, sacs sur le dos en quête d’un coin plus abrité pour un petit déj’ plus agréable.
Quelques heures de marche plus loin, le vent est oublié, il fait doux et soleil. Les icebergs flottent au loin, la végétation ressort sur le rocher ! C’est important ça, parce que sans soleil la nature est très très austère.
Attention aux crevasses ! Ici on comprend mieux l’expression « il fait froid à pierre fendre »
Changement de décor ! Après l’icefjord, la montagne, nous revoilà en bord de mer sur une plage déserte de sable fin. Ca donne envie de se baigner, mais une main dans l’eau nous ramène vite à la réalité.
Petit passage à proximité de la civilisation : le petit village d’Oqatsut (z’êtes pas obligés de vous rappeler les noms ;o) est posé sur une presqu’ile, avec ses petites maisons de bois peint ancrées directement dans le rocher.
Notre avant-dernier bivouac, toujours au soleil. Qui a dit que le Groenland était sujet à une météo capricieuse ?
Nico s’affaire à sa dernière vaisselle. Rotation oblige, demain ce sera pour Christophe.
Coucher de soleil sur l’ile de Disko. Le soleil suit une
trajectoire presqu’horizontale, se couche au Nord-Ouest, puis reparait au
Nord-Est ; c’est d’ailleurs ce guide le positionnement idéal de la tente
pour admirer le coucher de soleil depuis le « poulailler » (ainsi
nommé parce que Nico était souvent rentré dedans avant même que le soleil se
couche).
C’est pas ici qu’il faut venir pour regarder les étoiles : même en pleine
nuit on n’arrive à voir que l’étoile du berger et quelques autres très
brillantes.
Atmosphère propice à la réflexion, pour nous randonneurs
comme pour les gens qui habitent ces baraques perdues. La fin du voyage
s’approche, on est sur le chemin du retour, chacun pense plus qu’il ne parle
aujourd’hui.
On retrouve un chemins tracé qui
permet une progression plus rapide (plus d'orientation nécessaire).
Attention trop de rando rend fou !
Un dernier bivouac pas des pires (on a déjà dit qu’il faisait toujours beau ?) !
Le fidèle Primus, il en a fait bouillir, des kilos de
pates !
Moyennant quelques démontages-nettoyages rendus nécessaires par l’utilisation
d’une essence mal filtrée, l’engin ne nous a pas laissé tomber. Pour la partie
kayak on avait un réchaud de secours prêté par Vincent, mais là en rando on ne
pouvait pas se permettre cette surcharge.
Dernier jour, bouh !
On voit l’ « aéroport » d’Ilulissat en haut à
droite : une mini-piste de 800m où seuls des avions dits « STOL » (short take-off and
landing) peuvent atterrir, un petit terminal, et puis c’est tout.
Les discussions du jour sont sur le sujet du stress oxydant. Nico et moi on a
fait le tour de « L’origine des espèces » et « Les derniers rois
de Thulé », on a donc squatté les bouquins médicaux de Céline : ça
change !
On est tombés sur une sortie barbecue de la maison d’handicapés d’Ilulissat (en fait celle du Groenland si on a bien compris). Ils nous ont invité à partager le phoque et la baleine grillés avec eux. J’ai un peu tordu le bras à Céline et Nico qui faisaient leurs timides, et on a passé un très bon moment !
Retour à Ilulissat et à la civilisation. Attention aux traineaux !
Maison typique Groenlandaise. Etonnant toutes ces maisons de bois alors qu’il n’existe pas de forêt au Groenland…
Après une dernière nuit à l’auberge de jeunesse (auberge de vieillesse devrait on dire, il n’y a pas plus de jeunes ici que de pingouins dans le sahara), on reprend l’avion pour l’aéroport international de Kangerlussuak. Entendez par là une base US Air Force avec une piste d’atterrissage de longueur normale et trois baraques autour. Parmi les trois baraques se trouve une agence de tourisme qui organise des excursions a prix d’or pour distraire les touristes en transit. Marcher sur la calotte, voir des bœufs musqués (sauf que là on est en période de chasse)… on opte pour une rando gratuite (disons pas chère à cause du taxi au retour) et solitaire vers le Sugar Loaf, un petit sommet d’où la vue est belle.
Vue sur la calotte depuis le Sugar Loaf
Nico dans la « savane » Groenlandaise. Il suffirait d’une girafe pour qu’on se croie au Kenya !
Cherche barreur expérimenté pour descente velue en raft.
Céline et Nico longent cet impressionnant canyon. L’eau charrie du sable, les
alentours en sont couverts à cause des embruns qui se déposent partout.
Le taxi vient nous chercher au pied du Sugar Loaf. Une bonne douche à l’auberge de jeunesse, et c’est vraiment la fin…
(Saint) Nicolas s’endort en rêvant à de nouvelles aventures…